CUBANET

11 août, 2004



POLITIQUE
Peur de perdre le contrôle des rues

SANTA CLARA, août (Cubanacán Press / www.cubanet.org) - "Nous avons besoin de votre coopération cette nuit pour renforcer la garde", invite la présidente du CDR à l'un de ses membres. Surprise, la personne ne sait ni que faire ni que dire, parce que dans son pâté de maisons il y a longtemps que personne ne fait de garde. "Pourquoi ?", demande-t-elle ingénument. "Ils disent que les choses vont mal et ils ont ordonné de renforcer la garde avec les gens dignes de confiance du CDR", répond la dame.

La scène a eu lieu dans une rue de la ville de Santa Clara ce 5 août, considéré par l'opposition pacifique comme le Tour de la Rébellion Nationale et par l'état comme le Xe Anniversaire de la Loyauté à la Patrie.

Un tour comme celui-ci il y a dix ans des centaines de personnes se sont lancées dans les rues de La Havane, pendant celle qui a été considérée comme la plus grande manifestation publique des Cubains pendant 45 ans de totalitarisme. Là se trouvaient les antécédents du naufrage ordonné du remorqueur "13 de Marzo", qui avait eu lieu 23 jours auparavant. Après viendrait la valve d'échappement avec la Crise des Balseros.

Mais déjà loin dans le calendrier tous les 5 août, les rues de la ville de Santa Clara se crispent avec plain de policiers et d'éléments en civil, soutenus dans les pâtés de maisons par les mêmes que toujours. Ce sont eux deux ou trois combattants d'age avancé, quelques militants du Parti Communiste et ceux des CDR, qui se chargent de surveiller, noter et informer sur tout pendant la grande journée.

Les opérations commencent toujours la veille au soir. García est un ouvrier d'une dépendance du Ministère de l'Education. Là il fait ses stratagèmes avec d'autres camarades de travail pour gagner sa vie et à la fin de la journée pour boire un coup de "guafa" qu'il achète à un prix modique dans la maison d'une infirmière. Ce mercredi l'homme a eu sa tranquillité perturbée quand l'horloge s'approchait des 9 heures du soir.

Deux gardiens, impeccablement vêtus, sont venus pour lui demander ce qu'il faisait à cette heure là sur le trottoir, seul et dans cette position. Il a expliqué qu'il était garde de surveillance de ce centre de travail et a montré les clefs, mais cela ne lui a servi à rien. Il a été transféré au camion des brigades spéciales qui était arrêté très près de son travail. Etonné, il a remarqué que dans le camion il y avait environ 15 personnes en uniforme, et alarmé il se demandait ce qui allait arriver, parce qu'à tous ceux qui passaient par là, on demandait la carte d'identité et les documents du véhicule. De plus le modus operandi comprenait la vérification du nom pour l'usine et fouiller les valises et paquets des passants et des voyageurs.

Grâce au chauffeur d'un camion qui est arrivé à cette heure là pour se garer dans l'établissement, les policiers laissèrent Garcia en liberté. Mais ils continuèrent sur les lieux avec le même procédé jusqu'au lever du soleil. Cela avait lieu dans toutes les artères principales et entrées de la ville, également dans les zones du centre, comme le boulevard où se trouvent les principaux centres commerciaux et dans le Parc Vidal.

Tandis que cela avait lieu, dans mon quartier l'activité des combattants s'est compliquée avec l'arrivée de la "coupure de courant". Ils se sont vus obligés à former des groupes de travail et ainsi pendant toute la nuit la surveillance fut garantie, avec la consigne que par là l'ennemi n'aurait pas d'espace.

Pendant la tournée du 5 depuis bien de bonne hure les maisons des opposants pacifiques furent assiégées par des effectifs habillés en civil. Quelques-uns le faisaient discrètement, mais d'autres surveillaient effrontément. Après, pendant la nuit, les patrouilles, ont fait des rondes de nouveau.

Pendant ce temps, la nouvelle de l'admission intempestive dans la salle de thérapie intensive de l'hôpital de la capitale La Covadonga du frère de lutte et membre de la Causa des 75 Margarito Broche Espinosa, président de l'Association Nationale de Balseros "Paix, Démocratie et Liberté" située à Caibarién, consterna sa famille dissidente du centre du pays, où il a de très nombreux amis et admirateurs de son travail. Margarito, après plusieurs actes arbitraires de la part des autorités du pénitencier de Guanajay, a souffert d'un infarctus cardiaque, cause de son admission dans la salle de thérapie.

Mais il y a encore plus. La veille, la journaliste Isabel Rey Rodríguez de Cuba Press avait été convoquée au siège du Département de la Sûreté de l'Etat Provincial à Villa Clara pour prendre ses déclarations sur ses liens avec une personne détenue avant le 26 juillet dans ce lieu. Après viendrait la seconde partie du film, quand l'officier Vladimir l'a interrogée et menacée d'abord pour ensuite lui faire signer un acte d'engagement où elle se voit obligée à renoncer à son travail à l'intérieur du journalisme alternatif. Isabel, 64 ans et délicate de santé, avec les larmes aux yeux raconta la rencontré fatidique avec ceux de la Police Politique, qui a duré plus de cinq heures.

Deux coups durs pour le mouvement pro démocratie de Villa Clara, autour d'une même date, des démonstrations de l'intolérance du régime se cramponnant pour soutenir le pouvoir totalitaire. Des scènes comme celles-ci sont presque quotidiennes dans Cuba profonde et bâillonnée, où la société civile émergente cherche des espaces pour développer horizontalement les embryons de la nouvelle société encadrée par les principes démocratiques. Face à cela, et avec arrogance, les acteurs du projet d'architecture sociale cubaine ne permettent pas de glissements no un autre langage qui ne contiennent pas les mots "Patrie ou Mort", qui même quand ils sont seuls ou dorment avec leurs épouses, apparaissent comme un dilemme persistant et sont envahis par la peur de perdre le contrôle des rues.


Traduction: Genevieve Tejera

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