CUBANET

30 Octobre 2003



Fugue du paradis

LA HAVANE, octobre (www.cubanet.org) - Dans l'un des vers de l'hymne "L'International", avec lequel s'identifie le communisme, on dit : "La Terre sera le beau paradis de l'Humanité". Le dit paradis semble être très étrange parce que tout le monde veut le laisser.

Les cas les plus récents ont été les cinq danseuses membres du Ballet National de Cuba, qui ont décidé "sortir" du joug castriste et de madame Alicia.

Les désertions ont eu lieu pendant la tournée qu'effectue en ce moment le Ballet National de Cuba dans 20 villes des Etats-Unis d'Amérique.

La presse castriste, comme il faut s'y attendre, n'a pas dit un mot à ce sujet, bien qu'elle en ait eu plus d'une occasion. Précisément le vendredi 24 de ce mois s'est terminée la dixième édition de la "Fête de la Cubanité", qui avait commencé cinq jours auparavant dans la ville de Bayamo. Ces fêtes sont le cadre approprié pour l'apologie, la glorification et l'encensement du castrisme.

D'autre part, le samedi 25 octobre commençait la période ordinaire des sessions de l'Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire, dont l'un des plats forts, ou peut-être même le seul, est l'analyse du travail du Ministère de la Culture.

Je n'ai rien entendu non plus sur les opinions de la directrice du Ballet National de Cuba, Alicia Alonso, en relation avec les désertions récentes. Pour madame Alonso, malgré cela, le thème des "évasions" ou "escapades" n'est pas nouveau, mais quelque chose à laquelle elle est bien habituée depuis presque un demi-siècle pendant lequel elle a été témoin de "fugues" et encore plus de "fugues".

Les membres du Ballet National de Cuba sont parmi ceux qui tirent le plus de bénéfices du régime, non pas pour les 27 dollars qu'ils gagnent par mois (distribués en 445 pesos cubains et dix dollars), mais parce que fréquemment ils voyagent, et là oui beaucoup de choses s'y ajoutent. C'est à dire, pendant ces tournées fréquentes on les gâte avec les dépenses personnelles et un autre petit cadeau propre à l'activité. Les voyages, de plus, leur permettent de sortir à l'extérieur et de se "rafraîchir" un peu. A tout cela s'ajoute une certaine auréole de distinction qui entoure toujours tout Cubain qui revient de l'étranger.

Il est évident que par ici les choses doivent être très défavorables pour que ces danseuses décident de tenter le sort dans un endroit inconnu, même en sachant que dans ce monde externe les possibilités abondent.

La question ne concerne pas uniquement l'aspect économique ou matériel de l'affaire. Tout semble indiquer que l'homme a une propension innée vers la liberté; contraire au confinement et ennemie de la cage, bien que celle-ci soit en or (ce qui n'est pas le cas). Sans aucun doute, ces jeunes cubains veulent tenter le sort en étant protagonistes de leur propre destin. Enfin, ils veulent être libres.

La liberté, de son coté, même si elle a plus de définitions que celle qu'elle peut avoir et tant d'autres que l'on peut trouver s'indique et se concrétise dans l'individu, dans la faculté et la capacité de décider la direction de sa vie. Il semble que la nécessité d'auto appartenance est très élevée chez lui, comme pour maintenir en vie les rêves de rédemption. Simplement ces désirs ont l'habitude de s'inhiber par les effets de la peur que suscitent les mécanismes de contrôle et de répression. Quand ils trouvent une occasion propice, ces désirs s'avivent et exigent un espace.

Pour cela le Cubain, depuis plus de 4 décennies, profite de chaque occasion qui se présente pour "rester" et ne pas "rentrer". La liste est aussi longue et variée que les peines du Cubain, aussi diluée dans le temps que dans presque le demi-siècle de malheurs et d'aberrations, la liste infinie comprend : des ministres et des plombiers, des religieuses et des prostituées, des généraux, des policiers et des médecins, des danseurs de ballet, des architectes et des pompiers, parmi tant d'autres.

La tournée du Ballet National de Cuba en est encore qu'à la moitié de sa présentation. Jusqu'à présent cinq de ses membres ont déserté. Nous verrons quel sera le compte à la fin. Dans ce pays dans lequel les orchestres ont l'habitude de rentrer convertis en trios, tout est possible. Et bien que madame Alicia ne le croie pas, parce qu'elle considère que la Cuba castriste est le pays des merveilles, pour beaucoup de ses jeunes, Cuba est un vrai cauchemar. cnet/03


Traduction: Genevieve Tejera

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