CUBANET

13 octobre, 2004



SOCIETE
Le cyclone et mon quartier

Oscar Mario González, Grupo Decoro

LA HAVANE, août (www.cubanet.org) - Définitivement, l'ouragan Charley, qui a soufflé sur notre capitale vers minuit le 13 août, s'en est pris à mon quartier. Ce ne pouvait pas être d'une autre manière, parce que le quartier Almendares est situé près de la trajectoire qu'a suivie le phénomène atmosphérique.

Dans la zone qui m'entoure on peut distinguer deux zones géographiques et socioéconomiques bien définies : celle des riches et celle des pauvres.

En parlant de riches c'est une dénomination interdite dans le lexique créole, interdiction qui date de 1959, quand la révolution a proclamé que tous, absolument tous nous étions égaux, camarades et révolutionnaires ; non par un droit naturel illusoire et bourgeois, mais par oeuvre, volonté et grâce du petit père de la patrie.

Malgré cela, dans cette zone, depuis l'Avenue 19 et en descendant vers le littoral, habitent, rêvent et jouissent les puissants, représentés par les grands pontes du gouvernement et le personnel de sociétés et d'ambassades étrangères. Dans toute cette portion de territoire el cyclone a fait récolte en faisant tomber des arbres et des poteaux électriques. Le coup de fouet du cyclone en est arrivé à un tel point qu'encore aujourd'hui, à peu de tours du passage de l'ouragan, il est impossible de se déplacer en automobile jusqu'à la première avenue du quartier de Miramar, à moins que le véhicule ne fasse des zigzags. En réalité, je n'avais jamais senti ce sentiment ineffable de tristesse face à l'arbre centenaire prodigieux avec ses racines regardant vers le ciel comme un cadavre avec la bouche ouverte.

De l'Avenue 19 vers le haut et en montant vers la large Avenue 31, se trouve le quartier de Buena Vista, où se concentrent, bien serrés, hommes, femmes et enfants dans des chambres de couloirs et pièces de terrains vagues ; maisons octogénaires de ciment et de bois, trottoirs étroits, tables de dominos que saluent les petits matins entre gorgées de petites gouttes et train, bruit et brouhaha.

Là Charley a pris plaisir à défaire le papier des plafonds, en levant les toits et quelquefois en démolissant les structures. Avec moins d'arbres mais beaucoup de misère, le quartier de Buena Vista a fait face au cyclone dans une lutte de lion à singe, où à la fin de nombreuses personnes on perdu l'armoire, le lit, la cuvette ou la paire de tongs. Tout d'une grande valeur, parce que quand on manque des choses élémentaires n'importe quel truc a du prix.

Comme j'habite entre du jardins publics équidistants j'ai du m'asseoir pour pleurer avec eux. Ils gémissaient pour les chagrins du quartier et moi attristé pour la douleur de mes deux jardins amis.

L'un d'eux est le Jardin Japonais, entre les avenues 15 et 17 et les rues 46 et 48, dans lequel sont seulement restés debout les arbres ayant plus de cinquante ans. Les autres se sont effondrés sur les allées cimentées, cachant les vieux bancs ou ce qui restait d'eux.

Mais le kapokier a été protégé par le pouvoir des dieux Yorubas, exactement comme autrefois il a été garni au moment du cyclone de 44, comme m'a dit un vieil homme de l'endroit. Une profonde consternation avait été causée parmi tous avec la fausse nouvelle qu'il était tombé. Malheureux celui qui joue avec les choses sacrées !

L'autre jardin qui a toujours été connu comme Source Lumineuse et qu le gouvernement a baptisé Martyrs Africains, en le remplissant de statues. Il se trouve entre les avenues 13 et 11 et les rues 62 et 64. Là se trouvent plus de 10 statues de leaders africains d'orientation marxiste et ex amis du régime cubain. Parmi eux Patrice Lumumba, Amílcar Cabral et Sekou Touré. Le peuple connaît cet endroit comme le Jardin des Africains.

Dans celui-ci n'est resté vivant aucun des nombreux lauriers qui le décoraient, et plus qu'un jardin il s'est converti en un cimetière botanique, sous le feuillage mort duquel gisent ceux qui un jour ont accompagné le régime cubain dans ses épidémies totalitaires et anti USA.

Mon quartier est triste, a faim, est écorché et dépeigné. De nombreux voisins n'ont pas encore de lumière, d'eau et de combustible. Laid, triste et inconsolable se trouve mon quartier. Même ainsi, moi je l'aime.


Traduction: Genevieve Tejera

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