SOCIETE
Gastronomie ou désastronomie ?
Adrián Leiva, Grupo Decoro
LA HAVANE, septembre (www.cubanet.org) - Faire des démarches
de n'importe quel genre dans notre pays signifie une grande
dépense d'énergie et de temps. Souvent la simple
recherche d'un document requiert des trottes infinies, de
celles que l'on ne sait pas quand elles commencent mais pas
quand elles se terminent. J'étais en train de faire
une de ces démarches quand l'horloge biologique m'a
signalé qu'il était temps de nourrir mon corps.
Par hasard je passais à ce moment là en face
d'une cafeteria d'état où les produits ne sont
pas d'une qualité exquise, mais dont le prix en monnaie
nationale incite à y acheter. Je me suis approché
pour réviser le menu exposé sur la planchette
de l'endroit. On annonçait, parmi autres choses, du
pain avec du porc haché ou en forme de petites escalopes,
à 6 pesos, et des boissons en bouteille au même
prix. Devant moi se trouvaient à peine trois personnes
et pour cette raison j'ai décidé de rester dans
l'endroit.
L'employée, assise sur une chaise à l'intérieur
de l'établissement, contemplait à contrecur
le panorama, sans s'intéresser aux clients possibles
qui attendaient auprès du comptoir. Seulement la voix
impatiente de celui qui attendait depuis plus longtemps l'a
sortie de sa léthargie. Comme la seule nourriture solide
offerte était le pain avec la viande, je n'ai pas hésité
à le demander. La même pensée devait avoir
croisé l'esprit de tous ceux qui y étaient,
qui ont choisi la même option.
Le jeune dont on s'est occupé en premier a reçu
le plat, qu'il a payé immédiatement. Mais à
la première bouchée il a fait un geste de dégoût
et de nouveau il a appelé l'attention de l'employée
pour réclamer que la viande avait mauvais goût
et lui a demande de lui rendre l'argent qu'il avait payé.
La femme, sans se troubler lui a répondu qu'elle ne
pouvait pas le satisfaire parce qu'il avait mordu le produit
et que la viande était en bon état. Il a dit
que plusieurs clients l'avaient mangé avant et que
c'était la première plainte qu'elle entendait
sur cela.
Devant l'insistance du consommateur, nous qui étions
derrière nous avons senti le contenu du pain et avons
vérifié l'odeur désagréable qu'il
répandait.
La explication donnée par l'employée paraissait
complètement absurde : Le problème n'était
pas dans la conservation de la viande, mais dans le fait qu'elle
avait été cuisinée au style "anglais",
et pour cela la partie intérieure n'était pas
suffisamment cuite, mais que ce détail ne faisait du
mal à personne. L'employée a donné comme
preuve de la qualité de ce qui était offert
l'inspection faite quelques heures auparavant dans cette unité
gastronomique et qui selon sa version n'a signalé aucune
déficience.
Malgré les explications de la dame, nous qui étions
dans l'endroit sommes partis sans rien manger, en commentant
la mauvaise attention qui était donnée dans
ces commerces d'état. L'employée, imperturbable,
a occupé de nouveau sa place sur la chaise du local
en attendant d'autres clients plus compréhensibles
ou l'heure de la fermeture.
Au dire d'un vieux gastronome, déjà à
la retraite, c'est malheureux de voir l'état dans lequel
se trouve le secteur il a travaillé pendant presque
toute ma vie. Ce que nous voyons ces jours-ci, est ce que
lui qualifie de "désastronomie", n'a rien
à voir avec le service que l'on donnait à une
autre époque.
Quelques jours après j'ai commenté ce fait
avec un ami qui travaille dans le secteur gastronomique et
connaît beaucoup de chose à l'intérieur
de cet important secteur commercial. En souriant, il a attendu
que
je termine mon histoire pour alors confirmer ce qui avait
été dit par l'employée du kiosque.
En plus du manque de congélation qui affecte de nombreux
produits vendus dans les réseaux populaires d'alimentation,
sois pour manque d'énergie électrique ou à
cause du mauvais fonctionnement du matériel, il y a
d'autres facteurs qui rendent possibles ces situations, aussi
incompréhensibles que désagréables.
Mi ami m'a expliqué qu'existent des centres de préparation
de la nourriture qui est destinée aux commerces distribués
dans toute la capitale. En donnant comme exemple le beefsteak,
dans ces endroit on prépare ceux-ci, en assignant une
quantité déterminée aux unités
de vente. Les employés de l'endroit essaient d'augmenter
le nombre de pièces pour en sortir un extra qui leur
donne un bénéfice.
Comment en sortir plus sans affecter le poids stipulé
par les normes de poids ? Une des formules développées
est de cuire la viande dans le style connu comme "de
chaque coté". La chaleur du réchaud en
arrive seulement à cuire superficiellement le produit,
mais la partie intérieure reste presque crue. De cette
façon, la viande ne se réduit pas comme si elle
était cuite pendant plus de temps. Le résultat
obtenu est que son poids se maintient invariable. Quand la
nourriture arrive aux mains de l'acheteur, après avoir
supporté la température ambiante et les heures
de réfrigération inadéquates, elle commence
à donner l'odeur caractéristique qui a provoqué
la plainte dont j'ai été témoin.
Mais ce n'est pas la seule irrégularité qui
peut se trouver dans les différents établissements
situés dans différents endroits de la capitale
pour faire concurrence aux cafeterias particulières,
petites y bien fournies qui ont ouvert ces dernières
années. Dans celles-ci s'imposent la qualité
et la variété des produits, en plus d'une hygiène
supérieure à celle trouvée dans leurs
contreparties d'états. Le traitement donné par
ceux qui travaillent dans ces oasis gastronomiques est aussi
supérieur. Précisément ce fut dans une
de celles-ci que j'ai pu solutionner mon problème alimentaire
ce tour-là. Pour un prix en vérité plus
haut, j'ai pu acheter le même produit, avec la différence
d'une meilleure préparation. Dans ce cas, le feu avait
fait son travail de façon impeccable.
Traduction: Genevieve Tejera
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