CULTURE
Reparation
SANTA CLARA, mars (www.cubanet.org) - Il reste maintenant
seulement l'écho de la XIIIe Foire Internationale du
Livre. Santiago de Cuba est chargé de donner la retouche
finale avec l'action de deux gloires de la culture cubaine,
Carilda Oliver, a qui la foire a été consacrée
du début à la fin et au pianiste Frank Fernández.
Tout cela m'est resté -"dans la gorge", comme
dit Carilda, avec le désir de crier à toute
voix, pourquoi n'ai-je pas trouvé à la vente,
dans ma recherche affairée, quelques-uns des titres
de l'écrivain exilé cubain Guillermo Cabrera
Infante.
L'Institut Cubain du Livre a fait savoir pendant une conférence
de presse ce 7 mars qu'autour de trois millions et demie de
visiteurs sont allés voir les zones des 34 sièges
de tout le pays, où ont été vendus environ
3 millions 200 mille exemplaires, avec environ 1.640 activités
intrinsèques de la Foire, comme présentations
de livres, conférences, discussions, hommages, remise
de prix, programmes d'information et représentation
artistiques. Ce jour-là Carilda a lu plusieurs poèmes
dans la Salle de Concerts Dolores de la ville de Santiago
de Cuba, dédiés à l'amour et à
la patrie, mais au gala final a été présent
le virtuose Frank Fernández avec un jeu captivant sur
les touches du piano, ainsi que l'Orchestre Symphonique d'Orient.
Bien que pendant la conférence aient été
présents six Prix Nationaux de Littérature,
des artistes et autres personnalités de la culture
cubaine, personne, absolument personne, n'a mentionné
le nom de Cabrera Infante, que je considère comme la
plus grande des plumes cubaines du siècle dernier,
ce qui me fait penser, que des motifs apparemment occultes
provoquent le silence autour de la vie et oeuvre de ce gibarien
né en 1929, qui depuis très jeune a commencé
à participer à la vie intellectuelle cubaine,
mais qui a aussi souffert d'emprisonnement pour s'opposer
à Batista.
Il est parti de Cuba en 1965 après avoir gagné
le Prix Bibliothèque Breve en 1964 avec "Trois
Tristes Tigres", Cabrera Infante a vécu d'abord
en Espagne et une année après il s'installe
définitivement en Angleterre, où constamment
il frappe les touches de sa machine à écrire
ou de l'ordinateur pour enrichir son dire littéraire.
L'Université d'Oklahoma a déclaré Cabrera
Infante écrivain de la décennie, et l'Université
Internationale de la Floride lui a accordé le doctorat
Honoris Causa. Récompensé avec le Prix Miguel
de Cervantes, il est considéré par les spécialistes,
éditeurs et écrivains comme l'une des grandes
personnalités littéraires de notre langue.
Malgré son oeuvre étendue et réussie,
son nom est à peine mentionné dans le pays où
il a respiré pour la première fois. Peut-être
que s'il avait tourné le visage pour ne pas critiquer
ce qu'il considérait qu'il était nécessaire
de signaler, son nom serait mentionné avec tambours
et trompettes, comme celui d'Antón Arrufat, reverdi
après être tombé en disgrâce ou
comme beaucoup d'autres qui ont du attendre de disparaître
physiquement pour occuper un espace dans notre culture révolutionnaire.
Malheureusement j'ai eu accès seulement à une
partie de l'uvre de Cabrera Infante et cela me fait
mal à l'ame. Malgré cela je j'ecoute quand il
parle à la radio, je lis ses articles recents sur la
guerre antiterroriste.
Cabrera Infante a l'age de mon pere, et je crains qu'il ne
puisse retourner dans sa patrie chérie avant que Dieu
ne l'appelle, et je me maudis. Je me maudis parce que je pourrai
pas profiter de ses cercles literaires. Je n'ai meme pas l'ambition
de lui donner la main droite, je me conforme avec la lecture
dans la presse ou entendre à la tele un titre annoncant
que Guillermo Cabrera Infante est arrivé dans son pays
après 40 ans d'exil. Ce serait au moins une miserable
réparation payée par son pays à l'homme
le plus important de la litterature cubaine de ces derniers
temps. cnet/46
Traduction: Genevieve Tejera
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