Au
sujet du 20 mai
LA HAVANE, mai (www.cubanet.org) - Pour le gouvernement castriste
la République n'a pas existé et pour autant
il n'est pas responsable de l'avoir tuée.
Il y a longtemps à la fin de 1959, étant enfant,
dans mon école publique on a cessé de chanter
la chanson de Martí, qui au rythme de havanaise disait
:
Martí n'aurait pas du mourir, ay, mourir.
S'il était le Maître du jour, un autre coq chanterait,
La Patrie se sauverait et Cuba serait heureuse.
A également disparu une grande affiche avec les personnages
illustres de notre indépendance, parmi lesquels se
trouvaient Narciso López et Don Tomás Estrada
Palma. On a installé une peinture murale avec les portraits
de Fidel, Raúl, Juan Almeida, Camilo Cienfuegos et
autres.
Quand un jour j'ai demandé à la maîtresse
la raison de tels changements, elle a été catégorique
dans sa réponse :
-Il n'y a plus besoin que Martí revienne pour arranger
la nation. Fidel est le nouveau Martí, celui qui a
fait tout ce qu'il a promis. En ce qui concerne les patriotes,
quelques-uns n'en étaient pas. Les vrais patriotes
sont ceux qui sont descendus de la montagne avec Fidel. Ce
qu'on nous apprenait sur la République était
des mensonges imposés par la bourgeoisie nationale
et l'impérialisme yankee. La République est
née le 1er janvier 1959.
A partir de ce moment là on a commencé à
réciter des vers de Nicolás Guillén qui
disaient :
Marti te l'a promis et Fidel te l'a fait,
C'est fini.
Cinq ans plus tard, en 1965, je suis allé à
la maison de mon ancienne maîtresse d'école avec
l'intention de la saluer. La porte de l'appartement, triste
et poussiéreuse, était sourde à mes coups
de heurtoir. La voisine d'à coté m'a dit de
sa fenêtre.
-Là il n'y a personne. La maîtresse est partie
du pays.
A partir de ce moment s'est réveillé en moi
un immense désir de connaître et d'approfondir
le sujet de cette étape de notre histoire, ce qui serait
bien diffícile, puisque les livres d'Histoire de Cuba
avaient déjà disparu des bibliothèques,
il n'y avait pas de librairies particulières et les
plus vieux (y compris quelques mambises survivants) préféraient
se taire. D'autres choisissaient d'insulter la République.
Les études et recherches m'ont conduit à former
ma propre opinion personnelle sur la République : Ce
fut une uvre d'hommes et comme telle eut des réussites
et des erreurs.
Mais aujourd'hui, quand je compare cette période
avec le désastre matériel et spirituel du pays,
je dois contrôler ma tendance à glorifier ce
passé. Parce que le bilan de la République montre
un solde éminemment positif. Tant et si bien, que Cuba
était située parmi les premiers pays du continent
en ce qui concerne le progrès matériel, et en
quelques cas, était la première de la région.
Tout cela bien qu'au début le chemin de l'indépendance
avec un pays anéanti par presque quatre années
de lutte pour l'indépendance.
Mais peut-être la plus grande réussite de cette
République fut le climat de tolérance et de
respect qui existait entre les différentes opinions
politiques. L'ambiance d'amitié et de confiance qui
prévalait parmi les Cubains et la propension de tous
pour faire des projets pour l'avenir.
Finalement, je veux laissez établi un autre aspect
: la République a eu de nombreux critiques. Presque
tous les intellectuels cubains de son temps l'ont critiquée,
et cela est compréhensible et élogieux étant
donnée la propension de l'homme à rechercher
la perfection et sa constante non-conformité avec le
présent historique. Mais même quand cette critique
est faite dans une ambiance de liberté et de démocratie.
Tous les cubains aimaient la République. Tous étaient
persuadés de sa valeur et fêtaient son avènement,
sauf quelques marxistes pour des raisons doctrinales et sectaires.
Même ce jeune caudillo de l'assaut à la caserne
Moncada (qui ensuite a tué la République), en
faisait l'éloge, quand face à un tribunal, il
a exposé ses désirs de la sauver du coup du
10 mars, pour réaliser les rêves de José
Martí. cnet/03
Traduction: Genevieve Tejera
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