Dimanche
de foire et violence policière
LA HAVANE, juillet (www.cubanet.org) - Une opération
de police contre les "fuleros", individus qui achètent
des dollars ou "fulas", sur la place de Marianao,
où les agents de police ont fait preuve d'une grande
violence, a provoqué la colère des personnes
qui y étaient rassemblées et qui s'y trouvaient
ce matin de dimanche pour y acheter des produits agricoles.
Les agissements violents des agents de police que des témoins
on qualifiés de brutaux, a fait que la population -
pour que cessent leurs mauvais traitements envers les détenus
- leur crie abusifs ! assassins ! Jusqu'à quand devrons
nous supporter cette dictature ! et ont donné des coups
avec la main aux voitures de patrouille.
La place ou marché de Marianao, située sur
l'avenue 51 (Calzada Real) et rue 124, dans la municipalité
de la capitale du même nom, comme tous les dimanches
de foire ou tous les dimanches de foire agricole, était
pleine de monde et autour des marchants autorisés par
le gouvernement se trouvaient ceux du marché noir offrant
leur marchandise (chewing-gum, bonbons, cigarettes, chaussettes,
mouchoirs, slips, fil dentaire, etc. et tout meilleur marché
que dans les shopings).
Les "fuleros" en général opèrent
aux alentours des maisons de change, mais aussi dans tous
les endroits où il y a ne activité commerciale.
"Les policíers sont arrivés autour des
dix heures du matin et tout le monde se mit à courir
et même moi je me mis à courir et je n'avais
rien à cacher puisque j'étais venu acheter le
journal", a dit une femme qui dit les avoir vu depuis
l'endroit où on vend des revues et des journaux du
jour.
Camila, une jeune qui était là, assure qu'elle
a vu un policier qui "a mis le petit noir dans la voiture
de patrouille et a poussé sa tête entre les deux
sièges de devant pour qu'il se donne des coups avec
les leviers. Un groupe où j'étais y sommes allés
et nous avons donné des coups et avons bougé
la voiture pour qu'il arrête", affirme la jeune.
"L'autre jeune était amené par le garde
qui lui donnait des coups en quantité. Il disait qu'ils
ne lui donnent pas des coups qu'il marchait, mais rien, le
type était comme un animal, les femmes nous lui disions
' laisse-le, mon gars, il est tranquille', et il ne s'occupait
pas de nos suppliques", a indiqué une vieille
dame qui va régulièrement au marché.
Jacinto est estropié à un bras, c'est un homme
noir, sérieux. Un homme de Pinar del Rio qui habite
depuis plus de soixante ans à Marianao. Il avait un
poste dans ce marché" avant le cyclone de 1959
qui a duré quarante-quatre ans".
Selon lui et d'autres qui étaient autour de nous
pendant que nous parlions :"Ce que je vois maintenant
ne s'était jamais vu, les gens ne peuvent rien faire
pour gagner leur vie, et celui qui travaille n'a pas assez
pour vivre... il faut qu'il vole ?"
"Et celui qui ne sait pas voler que fait-il ? Il doit
voir comment ses fils volent et ses filles se convertissent
en 'jineteras' (prostituées) pour apporter à
manger à la maison ? C'est la mode ! C'est ce qui est
décent ?"
"Vous vous avez vu comment ils ont donné des coups
à ces garçons pour acheter des dollars ? Evidemment
ils sont dans toutes les manifestations et sont même
de garde dans le comité. A quoi cela leur sert ?",
a conclu Jacinto. Mais avant de s'en aller il ajoute : "Il
faudra qu'ils s'accroupissent de plus en plus et finalement
il continueront à avoir des coups au postérieur
comme nous tous".
Le fait qui a eu lieu au marché de Marianao n'est
pas isolé, il fait partie de la tragédie sociale
du cubain, il se répète et le peuple indique
qu'il n'est pas d'accord.
Dans l'avenue du Prado, presque en face du Capitole s'est
produit un incident similaire, et la population a réagi
de la même manière.
Un viril homme qui revend des journaux a dit : "La
chose est devenue mauvaise, si mauvaise que je suis parti
et je me suis assis sur un banc du parc central jusqu'à
ce que tout de passe".
Une femme qui a plus de soixante ans a indiqué :
"Les chrétiens nous ne pouvons pas nous croiser
les bras devant ces situations", a-t-elle dit en se referant
à l'acte de violence provoqué par la police
près du Parc Central". "Tous les tours nous
faisons une chaîne de prières pour que cesse
la violence dans les rues de cette ville. Pour le moment c'est
ce que nous faisons et nous demandons à toutes les
mères cubaines qu'elles s'y joignent et prient pour
que cesse la violence. Nous nous nous ouvrons vers le monde
et nous avons besoin que le monde s'ouvre à Cuba, pour
que se termine l'intolérance et la méchanceté".
cnet/01
Traduction: Genevieve Tejera
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