Malgré
le silence officiel, Célia vit à Cuba
LA HAVANE, le 18 juillet (www.cubanet.org) - La nouvelle
du décès de Célia Cruz a couru ce jeudi
17, de bouche à bouche, par les rues de La Havane,
en réveillant un grand sentiment de tristesse.
Tous ont attendu anxieusement et inutilement l'information
dans les journaux de radio et de télévision.
"On ne conçoit pas que la censure des média
passe sous silence la mort de Célia Cruz", a commenté
Tony González, qui fut ami d'Ana, la tante de Célia
qui a vécu dans le quartier de Lawton.
"Il est indispensable que monde sache que, malgré
le silence officiel, les Cubains nous regrettons sa disparition
au plus profond de nos curs. Célia n'est jamais
sortie de Cuba, et a rompu la censure avec allégresse
et amour", a-t-il ajouté.
Pour sa part, Nancy Rodríguez, qui a connu Célia
Cruz quand elle étudiait à l'Ecole Normale,
a indiqué : "Tôt ou tard les gouvernement
s'en vont, et dans le cur du peuple reste seulement
ce qui est capable de répandre des sentiments d'amour
et de bonté, de semer la joie. Ceci Célia Cruz
l'a pu faire avec son travail artistique et ses valeurs personnelles
que le Cubain, malgré la censure officielle, a suivi
pas à pas".
La musique de Célia est interdite à Cuba. Les
stations de radio - toutes d'état - ne la diffusent
pas. Malgré cela, il est rare que dans une collection
particulière de disques et de cassettes il n'y ait
pas de musique de Célia. Un phénomène
qui ne se limite pas aux générations les plus
âgées.
Ibis Carrión, une jeune qui réside dans la
Vieille Havane et joue des instruments de percussion dans
un groupe musical d'amateurs, a indiqué : "Elle
a dépassé les limites du spectacle. Il faut
la considérer comme un phénomène culturel
; son legs est de grande valeur, et le jour n'est pas loin
où nous pourrons en profiter dans toute sa dimension".
Natasha, une institutrice qui n'a pas voulu donner ses noms
de famille pour des raisons évidentes, a dit que sa
grand-mère avait connu Célia quand elle habitait
à Santos Suárez, près de la confiserie
La Gran Vía. "Célia est plus que le refrain
et le rythme de ses chansons. Avec sa voix adorable, Célia
a été l'ambassadrice la plus grande qu'ait eu
la musique cubaine, dire musique cubaine c'est dire le peuple
cubain
parce que je crois que c'est grâce à
la musique que nous avons pu supporter cette dictature de
plus de quarante ans".
Traduction: Genevieve Tejera
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