CUBANET

11 avril, 2003



Les effets de la répression

Oscar Mario González,Grupo Decoro

LA HAVANE, mars (www.cubanet.org) – Les jours compris entre le 18 et le 22 mars 2003 seront inscrits dans notre histoire avec un signe honteux. A moins d'un mois de la Semaine Sainte Cuba a eu sa semaine diabolique.

Les plus de 70 opposants et journalistes indépendants demeurent enfermés dans les immeubles du Département de Sûreté de l'Etat dans la capitale et à l'intérieur de la nation, sous investigations, probablement en attente d'être inculpés.

Chez eux, dans le cercle de leurs amis et parmi leurs camarades d'idées, restent la douleur, l'inquiétude et l'incertitude.

Le jeune fils de 9 ans du journaliste et écrivain Manuel Vázquez Portal n'est pas seulement privé des baisers de son père qui tous les matins caressait sa joue enfantine, mais aussi de sa boite de crayons de couleur; avec laquelle il dessinait un colibri, une étoile et le drapeau, parce que les hommmes en uniforme et avec un pistolet ont également emporté sa boite de crayons.

Les dizaines de dessins de petites filles et petits garçons qui ont participé au concours de dessins qui avait été organisé par le président du Collège de Pédagogues, Roberto de Miranda, ont été confisqués par l'essaim vert olive qui pendant plusieurs heures a pointé son aiguillon sur chaque centimètre carré de la maison. C'était des dessins inoffensifs, comme tout ce qui est fait de la main d'un enfant : crocodiles avec la bouche ouverte qui se reposent au bord d'une lagune, des papillons qui tournent autour des fleurs et des merles qui rejouissent la campagne avec leurs chants. Peut-être ces dessins vont-ils augmenter le tas inutile de preuves et d'évidences d'une distorsion supposée de l'esprit enfantin.

Maintenant le fils de 6 ans d'Osvaldo Alfonso, président du Parti Libéral (non reconnu) et de Claudia Márquez Linares, directrice du Grupo de Trabajo Decoro, n'arrive pas à comprendre les raisons de l'absence de son père. Comment a-t-il pu s'en aller sans rien lui dire ? Lui, son père, qui avant chaque sortie, même si elle était courte, lui disait au revoir en l'embrassant et lui indiquant combien de temps il pensait être absent. Les efforts persuasifs de la mère n'arrivent pas à dissiper la nostalgie de l'enfant ni à diminuer le doute qui se niche dans son cœur tendre, mélange d'incompréhension et de mauvais présages.

La télévision ne montre pas la douleur de ces enfants. Elle préfère montrer la peine des enfants iraquiens, dont la souffrance, même si elle est grande, ne peut pas substituer, et encore moins effacer les pleurs des nôtres, de nos enfants cubains.

La douleur des mères et des épouses des opposants et journalistes indépendants est présente. Il y a des coups qui sont trop forts.

Comme ce qu'a souffert la mère des frères Sigler Amaya dans le village de Pedro Betancourt, dans la province de Matanzas. Gloria Amaya, 71 ans, qui doit sentir comme une gloire d'avoir engendré Ariel, Guido et Miguel, membres du Mouvement Indépendant Option Alternative, a souffert d'une crise cardiaque quand sa maison s'est remplie de policiers. La démonstration excessive de force a été de trop pour sa poitrine épuisée et souffrante. Elle a du être hospitalisée dans la salle des soins intensifs.

L'épouse de Normando Hernández, dans la localité de Vertientes, province de Camagüey, s'est vue envahie par plus de dix agents de police qui, dans un déploiement ronflant, ont impressionné tout le voisinage. Perplexe devant une situation aussi inusuelle elle a seulement pu dire à l'un d'entre eux : "Comme s'il était un criminel". La réponse fut : "Il y a des choses pires qu'un assassinat".

Dans cette réponse de l'officier de la Sûreté je vois se syntoniser l'un des aspects les plus sombres et terribles du totalitarisme marxiste. Pour eux, ne pas communier avec leurs idées, et plus encore, les défier, constitue le seul délit vraiment abominable pour lequel il n'y a pas de pardon. Ceux qui se situent sur la ligne de l'opposition deviennent des exclus de l'espèce humaine. Ils sont, à leurs yeux, n'importe quoi sauf des êtres humains. Contre eux l'injustice se convertit en justice, et toute action est justifiée même si elle devient aliénante. Jamais ils ne se sentiront coupables, et pour autant n'ont pas de remords ni de poids sur la conscience. Simplement ils ne sentent pas qu'ils agissent contre des êtres humains.

Traduction: Genevieve Tejera

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