Pancartes
et révolution
LA HAVANE, août (www.cubanet.org) - Cuba est un pays
de discours gouvernementaux, devises et pancartes avec propagande
politique. C'est quelque chose de si commun que, pratiquement,
personne n'y prête attention.
Mais en ces jours actuels, dans quelques points de la ville
de La Havane, quelques panneaux publicitaires annoncent un
texte qu'il vaut la peine reproduire ici.
"Révolution est liberté, pleine égalité
et le droit de tous à être traité comme
de vrais êtres humains". C'est ainsi que s'expriment
ces pancartes.
Quand on lit cela on voudrait se trouver dans cet endroit
hypothétique ou dans cette révolution hypothétique.
Ou encore mieux, on voudrait qu'à Cuba il y ait la
liberté, une pleine égalité et que tous
nous puissions nous sentir comme des êtres humains à
part entière.
Allons par étapes. Dans un dictionnaire édité
pendant le régime actuel on affirme dans la première
définition que "Révolution est le changement
radical dans la vie de la société, qui se produit
comme résultat du renversement d'un régime social
caduque qui est substitué par un autre plus progressiste".
Seconde définition de révolution dans ce dictionnaire.
"Attaque de front aux institutions établies avec
l'objectif de les transformer".
Caduque est le régime actuel, je crois qu'il y a peu
de gens qui en doutent, et ceux qui veulent transformer les
institutions établies, précisément parce
qu'elles sont caduques -cela n'a rien à voir avec l'époque
actuelle du monde et n'a jamais rien eu à voir avec
notre monde de l'Ile occidentale - sont ceux qui désirent
la démocratie pour Cuba. Pour cette raison, ceux qui
veulent ou font une révolution ce sont ces personnes.
A cela ajoutons qu'en 1976 la "Révolution"
s'est donnée une Constitution et est ainsi devenue
un gouvernement. Mais de plus cette Constitution établit
un parti politique unique (le communiste), et que toutes les
institutions, depuis la presse jusqu'au système d'éducation,
comprenant, évidemment, toute la structure économique,
appartiennent ou sont au service de l'Etat.
De la même manière, le Code Pénal, qui
est le poing du système judiciaire, qui lui même
est une arme bien visible de l'Etat de parti unique, établit
des peines sévères, comprenant la peine de mort,
pour ceux qui osent, d'une manière ou d'une autre,
défier le pouvoir politique.
Peut-il exister à l'intérieur de ce panorama
liberté, complète égalité et garantie
des droits de l'homme ?
Révolution, dans les termes que le régime dans
sa campagne permanente de propagande définit, n'est
pas ce qui existe à Cuba. cnet/13
Traduction: Genevieve Tejera
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