CUBANET

13 août , 2003



S'il n'était pas là (I)

LA HAVANE, août (www.cubanet.org) - Cuba, cette petite île qui dès le début a été appelée "la plus belle" et ensuite la "Perle des Antilles", est aujourd'hui un vrai désastre où tout est à l'envers et tout marche aussi vite qu'un escargot.

On est d'accord pour dire que la malédiction est descendue de la Sierra en inondant les plaines et les prairies. Quelques-uns disent que c'est la faute du Parti, d'autres du système et beaucoup pense que c'est celle du gouvernement. Un bon nombre de citoyens, en synthétisant et associant les idées, jurent que la source du mal se trouve dans le caudillo, parce qu'il est le chef du Parti, de l'idéologie et du gouvernement. Une chose, malgré tout, est indiscutable : s'il n'était pas là, voyons.

Personne ne devrait répéter comme un perroquet que Cuba est une puissance médicale et que les soins médicaux sont totalement gratuits tout en sachant, comme ils le savent, que cela est un mensonge destiné à la consommation externe, car ici on ne peut raconter ces histoires à personne. Qui en doute, peut le vérifier en transitant dans le système national sinueux de la santé castriste, représenté par la trilogie cabinet médical - polyclinique -hôpital.

Le premier maillon de la chaîne, le cabinet médical, est représenté par un médecin, qui quand il n'est pas à une réunion est sur le terrain (visites à domicile aux patients) ou occupé à résoudre, comme moi, avec quatre bananes ou une poignée de riz pour passer la journée. De plus, quand nous arrivons à voir le médecin, c'est après avoir fait une lente file d'attente, pour finalement commencer à pleurer ensemble face à l'absence de médicaments à la pharmacie et conclure, tous les deux, un pacte de confidentialité, avec le critère que la puissance médicale supposée et les services gratuits sont des vrais mensonges et tromperies.

Du cabinet à la polyclinique c'est un chemin plus éloigné en efficacité qu'en distance. Ces endroits sont des conditions requises obligatoires pour avoir accès à une analyse ou pour voir un spécialiste. Dans le premier cas il faut y aller très tôt au petit matin, de préférence après minuit, car les rendez-vous sont peu nombreux et le manque de réactifs limite le nombre d'analyses.

Quand on a besoin des soins d'un spécialiste, quelques fois il ne vient pas et la consultation est retardée de quinze ou vingt jours. Même une panne de courant inattendue pourrait rendre nos efforts inutiles.

Le sommet du système national de santé est l'hôpital. A Cuba il y a quelques hôpitaux pour étrangers qui paient en dollars, ceux pour les gens bien en haut et ceux pour ceux d'en bas. Les rares cubains normaux qui ont eu le rare privilège de mettre le nez dans les premiers, disent qu'il n'y manque rien. Par contre, ceux pour la population en général laissent beaucoup à désirer. Les bâtiments et installations sont en général très détériorés, avec une partie de l'équipement cassé ou désactivé. On y entre, mais la date de sortie peut se prolonger face au manque de matériel pour une radio, ou parce que l'équipement d'ultrason est en panne.

A l'hôpital il faut y aller comme on va au champ de bataille : avec toutes ses fournitures. Parce qu'il est très fréquent qu'il n'y ait pas de draps, de serviettes et même de cuvettes. Il faut toujours s'assurer d'avoir une nourriture extérieure à l'hôpital. Il faut apporter quelque chose de chez soi, parce que même si cette nourriture est mauvaise elle sera mieux préparée que celle de l'hôpital. Là le malade ne se sentira jamais seul, parce que s'il n'y a pas un moustique, il y aura un cafard ou un rongeur ou les trois en même temps, associés dans la volonté de lui faire passer un moment inoubliable.

Mais quand le Cubain est vraiment malade, il sait qu'il ne peut pas cheminer dans les sentiers douteux et épuisants du système national de santé castriste sans la menace d'y rester dans la tentative. Pour cela, quand une chose semblable arrive, on se fait son propre chemin. On va directement à un ami, qui lui même est ami d'un médecin qui finalement le met en relation avec le médecin de l'hôpital, ou peut-être il connaît celui-ci et n'a pas besoin d'intermédiaires.

Dans tous les cas il sera généreux en cadeaux et en égards, parce qu'ici tout le monde a besoin de tout et une main lave l'autre et les deux lavent le visage. De plus il y a une seule vie et il faut la soigner à tout prix. Avec une lutte résistante et en solitaire, car le gouvernement nous soigne seulement quand nous sommes très petits pour ne pas altérer le pourcentage de mortalité enfantine. cnet/03

(II PARTIE) (III PARTIE)


Traduction: Genevieve Tejera

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