CUBANET

13 août , 2003



Entre la démocratie et le mur colonial

LA HAVANE, août (www.cubanet.org) - A dix dollars, dans la librairie d'état située dans les rues havanaises Prado et Teniente Rey, on vend le livre "Les dissidents".

Cette publication qui essaie d'étayer la thèse officielle, avec des interviews de dix agents de la Sûreté de l'Etat et de photos dont les sous-titres pointent ouvertement dans la même direction indiquant que les opposants, y compris les bibliothécaires et journalistes indépendants sont (ou nous sommes) mercenaires payés par les Etats-Unis, se vend précisément dans la monnaie avec laquelle, selon le gouvernement de Cuba, sont payés ceux qui désirent des changements démocratiques dans l'Ile.

Quelques exemplaires de "Les dissidents" ont été vendus en monnaie nationale. Mais maintenant, si on le veut, il faut utiliser pour acquérir cette "dénonciation de l'intromission des Etats-Unis dans les affaires internes de Cuba", à la représentation la plus connue du pays, qui selon une autre thèse du gouvernement communiste, a voulu pendant des siècles annexer Cuba : le dollar.

Cela pourrait sembler paradoxal en tout autre endroit, mais à Cuba non. A Cuba priment les intérêts gouvernementaux, tout le reste peut entrer dans le monde des choses sans importance.

Là s'inscrit le fait que le chef de la Section d'Intérêts de Washington à La Havane, James Cason, que les porte-parole gouvernementaux et dans "Les dissidents", ont qualifié de "chef" de l'opposition interne, et après que 75 représentants de plusieurs aspects de cette opposition aient été condamnés pendant des jugements sommaires à des peines qui vont de 8 jusqu'à 28 ans de prison, les moyens de communication de masse, tous au service du régime, ont publié des notes de Cason faisant connaître sa position et celle de son gouvernement devant les situations migratoires.

Le régime, dans sa propagande médiocre et sans limites - l'intolérance est si grande et la crainte de perdre ce qu'ils ont est si immense qu'ils disent n'importe quoi - a dit que les opposants sont couverts d'argent jusqu'au cou.

Luis García (Lucas Garve) est l'un des dits "mercenaires" qui apparaît dans "Les dissidents" en conversation avec monsieur James Cason. Lucas je le connais depuis qu'il appartenait à "Critère Alternatif", un groupe contestataire que présidait la poète María Elena Cruz Varela. Ce collègue habite dans le quartier de Mantilla.

Ce mardi j'ai été chez lui. J'ai eu de la difficulté pour trouver l'endroit où habite ce journaliste, professeur et traducteur de français. L'endroit où habite Garve est à environ cinquante mètres du trottoir et derrière, en ligne droite, deux autres maisons. Le logement de Lucas se compose d'une cuisine, une salle de bains et une pièce centrale qui fait fonction de chambre, salon et salle à manger. Tout est très petit.

Dans cette pièce centrale se trouvent un lit, un téléviseur sur une petite table et une bibliothèque improvisée encastrée dans le mur. Il n'y a rien d'autre. Il n'y a pas non plus de place pour plus. Le plafond de la "maison" est de planches de fibrociment, et est si bas que quand on se met debout la tête toute presque ces planches.

Ainsi, plus ou moins, vivent presque tous ceux qui à Cuba sont qualifiés officiellement de contre-révolutionnaires et mercenaires à la solde de la plus grande puissance militaire et économique du monde. Pour le moment, l'ami Lucas n'a pas d'autre choix, dans ce "confortable" logement qui sûrement est très semblable à celui de n'importe quel membre de la nomenklatura.

La librairie où se vend "Les dissidents" est en face du Capitole National, qui est le symbole de la République, et à environ cent mètres, part la muraille derrière laquelle était La Havane intra-muros pendant l'époque coloniale. Nous sommes ainsi, face à la nécessité que nous avons comme nation d'obtenir la démocratie et un mur d'archaïques intérêts de pouvoir, soutenu par une idéologíe incompatible avec la démocratie. Mais les murs tombent toujours. C'est ainsi. Ou bien ils restent comme un intérêt touristique ou d'histoire, rien de plus. cnet/13


Traduction: Genevieve Tejera

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