Le
carnet de rationnement, cette réussite du socialisme
LA HAVANE, août (Miriam Leiva / www.cubanet.org) -
Le carnet de rationnement No. 88 a eu une peur terrible le
1er août. Comment vont-ils éliminer pendant 20
ans l'un de ses consommateurs qui a déjà 62
ans ? Il a regardé stupéfait.
Tandis qu'une jeune femme rayait le nom d'OSCAR MANUEL ESPINOSA
CHEPE, une autre remettait un ample Formulaire d'Exclusion,
que le prisonnier devra présenter quand il SORTIRA
DE PRISON, pour récupérer son "QUOTA".
Quelle vision du futur ! Le carnet de rationnement est l'une
des réussites les plus anciennes de la Révolution
de 1959. Il a presque 40 ans.
Un peu avant de naître, les petits cubains reçoivent
leurs articles de layette par ce système. Il a tant
de succès que dans 20 ans il existera encore pour acheter
les produits alimentaires ! Celui qui correspond aux "produits
industriels" (vêtements, chaussures, articles de
quincaillerie et autres) a été éliminé
il y a environ 10 ans avec l'avis optimiste qu'il pourrait
être remis en service au bout de cinq ans.
Aucun pays du monde ne peut se vanter d'avoir maintenu autant
de temps des quotas de rationnement de nourriture, de plus
en plus maigres et avec moins d'articles. L'Europe et le Japon,
dévastés par la IIème Guerre Mondiale,
l'ont expérimenté pendant quelques années.
Des pays sous développés impliqués dans
des conflits armés, ou des disettes à cause
de désastres naturels, n'ont pas eu la sagesse de créer
un mécanisme de distribution aussi parfait et perdurable.
A Cuba, il pas même les énormes subsides des
dits pays socialistes européens n'ont pu vaincre l'attachement
des dirigeants envers lui. Sans doute ce fut une mesure pratique.
Il n'y a pas eu le besoin de montrer le recul économique
avec sa réinstallation quand est arrivé la Première
Période Spéciale (1993...) et maintenant la
Seconde.
Evidemment, dans un système comme celui de Cuba, personne
ne peut garantir plus de 10 jours de sucre ou de riz (il est
possible de produire ces deux articles dans le pays). La viande
de boeuf a été "dépassée"
par un aliment plus écologique : le hachis texturé
ou mélangé avec du soja, personne ne sait en
quelle proportion. Pour remplacer les carences, l'état
sage vend les produits alimentaires en dollars, que la plus
grande partie de la population n'a pas.
Si Oscar et les autres prisonniers de conscience, politiques
et communs de Cuba recevaient dans les prisons une nourriture
proche de celle nécessaire à l'être humain,
il serait très justifié le sale coup donné
à cet "avantage" de la Révolution.
Peu importe. L'optimisme qui ressort du Formulaire d'Exclusion
fait penser qu'ils survivront. IL N'Y A AUCUN MALHEUR QUI
NE DURE CENT ANS, NI DE RATIONNEMENT QUI Y RESISTE.
Traduction: Genevieve Tejera
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