Un
ex se trouve ici
LA HAVANE, août (www.cubanet.org) - Eloy Gutiérrez
Menoyo a annoncé jeudi dernier qu'il restait à
Cuba de manière permanente. Il a ajouté que
c'était une décision à laquelle il avait
beaucoup pensé. Mais la question ne semble pas être
très diaphane, parce que sont épouse ne savait
rien de l'affaire.
Il y a quelques années, Gutiérrez Menoyo voulait
ouvrir à La Havane un bureau de "Cambio Cubano",
l'organisation qu'il préside. Je ne veux absolument
pas offenser, mais moi ce nom m'a toujours fait penser à
un groupe musical : "Eloy et Cambio Cubano".
L'idée était impraticable, parce que le Commandant
en Chef à vie n'a même pas permis à Cuba
un syndicat de personnes travaillant pour leur compte, ce
qui fait qu'en aucune manière il ne va permettre que
quelqu'un vienne de l'exil mettre des bureaux d'une organisation
politique qui ne soit pas totalement sous ses ordres. Il sait
parfaitement que le jour où cela arrivera celui qui
devra s'en aller en exil c'est lui.
Guitiérrez Menoyo est un ex commandant de l'armée
de Castro, un ex guérillero anticommuniste, un ex prisonnier
politique et, peut-être, un ex dissident ou un ex opposant.
A Cuba, aucun citoyen cubain qui réside hors du pays,
et encore plus s'il est un anticastriste actif, ne peut rester
pour résider dans l'Ile parce qu'il en a envie. Le
régime te faire payer pour pouvoir t'en aller, et pour
rester le prix est beaucoup plus élevé. Et ce
prix va de la détention et ensuite l'expulsion du territoire
national, jusqu'à ce qu'ils aient envie de t'exiger
ou de te prendre.
Ici cela ne fonctionne pas l'histoire que "c'est mon
pays et je reste parce que je veux rester". Ici le gouvernement
doit t'autoriser à rester, sinon, on ne peut même
pas dire que la tortue ne danse pas parce qu'elle n'a pas
de hanches.
Mais ce qui est le plus intéressant dans tout cela
ce n'est pas que Gutiérrez Menoyo ait décidé
d'établir sa résidence permanente à Cuba.
Ce qui attire l'attention c'est qu'il le fasse au moment où
il y a près de cent prisonniers de consciente disséminés
dans les prisons sur tout le territoire national. Presque
aucun dans la province où il réside, évidemment
pour augmenter le chagrin de ceux-ci et de leurs familles.
José Martí, notre plus grande gloire, a dit
il y a pas mal de temps déjà, et je mentionne
ces mots avec intention parce que cela me semble nécessaire
: "Il est un criminel celui qui sourit au crime ; qui
le voit et ne le combat pas, qui s'assoit à sa table
; qui s'assoit à la table de ceux qui le côtoient
ou se découvrent devant lui ; ceux qui reçoivent
de lui la permission de vivre".
De toutes manières, la décision de Gutiérrez
Menoyo peut avoir une seconde lecture. Peut être le
régime, plus censuré que jamais auparavant,
a décidé, pour atténuer le rejet qu'il
ressent d'une partie très importante de la planète,
de permettre - il est presque impossible que cela arrive,
mais ne peut pas être absolu - que tous les cubains
qui le désirent puissent revenir dans la patrie.
La conjoncture pourrait être favorable à une
migration à l'inverse. Mais ça, avec une maison
de campagne. Souvenez-vous qu'ici le peu de logements non
habités qui puisse exister sont des réserves
pour des cas spéciaux déterminés par
l'Etat.
Le gouvernement de Cuba a toujours dit qu'il ne discrimine
personne, ainsi on pourrait penser que n'importe quel autre
cubain, bien qu'il ne sois pas social démocrate - ou
ce serait-il que l'histoire de Gutiérrez Menoyo soit
pour la social-démocratie européenne et d'Amérique
latine regardent par ici ? - puisse revenir, bien qu'il soit
déclaré et activement anticastriste (de la "mafia
contre-révolutionnaire") pour s'établir
à La Havane.
Attendons un peu de temps pour voir ce qui arrive avec Gutiérrez
Menoyo. Bientôt nous saurons si on lui rend le night
club "Eloy" que sa famille avait dans la rue Línea,
s'il peut faire une opposition politique (cela serait spectaculaire)
ou s'il doit prendre de l'avion de nouveau et rentrer pour
faire des cambios cubanos (changements cubains) à Miami.
cnet/13
Traduction: Genevieve Tejera
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