CUBANET

13 août , 2003



S'il n'était pas là (III partie et Fin)

LA HAVANE, août (www.cubanet.org) - S'il n'était pas là, je pense, il n'y aurait pas autant de gens avec autant d'envie de s'en aller du pays. Tant, que dire le contraire est considéré normal seulement dans les tribunes ouvertes ou dans les interviews à la radio ou la télévision. Dans le milieu intime une telle posture est cataloguée d'hypocrite ou d'un manque de doigté, et est seulement crédible si elle vient de quelqu'un déjà d'un âge avancé.

Il n'y aurait pas autant de jeunes qui ne voient pas la beauté de nos plages et de notre ciel. Captivés de façon permanente par l'étroit de mer, rêvant éternellement de la rive continentale, où les palmes ne se bercent pas avec autant de charme et où le soleil ne filtre pas aussi amoureusement à travers ses branches. Mais où existe une réalité qui s'exprime avec le mot liberté.

S'il n'était pas là, à mon sens.

La radio et la télévision cesseraient d'être un martyr de propagande où on ne dit jamais ou on ne montre jamais ce que l'on désire voir et entendre, car seulement elles reflètent ce que le gouvernement estime que le citoyen doit savoir. Ce ne serait plus un délit de profiter de la télévision étrangère et de l'Internet, maintenant un rare privilège de peu de personnes. Personne ne devrait faire attention au voisin et au policier pour voir le programme qu'il préfère. Il disparaîtrait de l'écran le fantasme infatigable du caudillo et tout cet interminable tapage de consignes qui quelquefois appellent au sacrifice, d'autres à la vengeance et presque toujours à la haine et à la rancoeur. L'image de la télévision ferait partie de la réalité de chaque instant, et non pas d'un monde virtuel, éloigné et absent de ce que jour après jour je vois et palpe avec mes sens. Ils disparaîtraient ces visionnaires et élus, qui comme des ensorceleurs, oracles et devins, contrôlent toute l'information et en déterminent la partie qui doit arriver au citoyen, et ce qui est pire, présentent une telle aberration comme un modèle à imiter pour un nouvel ordre informatif.

S'il n'était pas là, une estimation.

Moi, simple homme de cette terre ; habitant d'une île que je suis, je ne devrais pas m'émerveiller devant la langouste et la crevette que maintenant je peux seulement apercevoir quand ils sont montrés au journal télévisé, car sa présence sur la table du Cubain est regardée comme une offense au socialisme et une évidente déviation idéologique.

Je mangerais, au moins, comme le faisaient mes ancêtres du pré castrisme il y a presque un demi siècle, qui étant assez pauvres avaient accès à la viande de boeuf, à la viande pressée uruguayenne et à la morue norvégienne. Aura disparu de ma table quelques cauchemars culinaires comme le hachis de soja avec ses innombrables dérivés et, enfin, aura disparu ce terrible et indésirable mélange de socialisme et sojalisme

S'il n'était pas là, c'est ce que je pense.

Cuba perdrait le triste privilège d'être l'un des pays avec le plus grand nombre de prisonniers politiques et de consciente au niveau mondial, chiffre qui on estime est supérieur à 300 pour une population de 11 millions d'habitants. Qui l'aurait dit dans cette Ile de guarapo, raspadura et caña santa ! Elle perdrait aussi l'un des premiers rangs dans le monde en matière de violation des droits de l'homme, avec 11 condamnations au sein de la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU. Rien de moins qu'au sein de ce Conclave, où un jugement est difficile quand il s'agit d'un gouvernement comme le cubain, aimé et estimé par toutes les tyrannies du monde.

S'il n'était pas là, selon mon appréciation.

Le Cubain cesserait de se sentir un paria dans sa propre terre et vivrait satisfait, comme il a toujours vécu, et orgueilleux de ses paysages et de son histoire. Sans regarder l'étranger comme un être supérieur, seulement parce que celui-ci peut travailler, voyager, s'opposer à son gouvernement ou le critiquer et l'élire dans des élections libres et transparentes.

Mais quand il ne serait plus là, Cuba sera ce qu'elle a toujours été et n'est pas maintenant. Pour les deux dernières générations ce sera une renaissance ou un réveil à la nouvelle vie. Pour l'histoire ce sera un accident tragique, terrible et dévastateur, mais en fin de compte cela : un accident. cnet/03

(I PARTIE) (II PARTIE)


Traduction: Genevieve Tejera

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