Un
prisonnier politique réfute le rapport contre lui
LA HAVANE, le 24 juillet (www.cubanet.org) - De sa cellule
dans la prison Pedernales, province de Holguín, le
prisonnier de conscience Juan Carlos González Leiva,
en attente de jugement pendant plus de deux ans, a réfuté
les arguments exposés contre lui par la délégation
officielle cubaine pendant la LIXe Session de la Commission
des Droits de l'Homme des Nations Unies à Genève
qui a eu lieu au début de cette année, arguments
qui de leur côté était une réponse
du gouvernement de Cuba devant cet organisme pour les dénonciations
formulées par des organisations défendant les
droits de l'homme de Cuba - que le gouvernement considère
illégales - et de l'extérieur, qui ont présenté
le cas de González Leiva à la CDH.
"Bien que nous n'ayons pas pu obtenir le texte de la
déclaration de Cuba pour souvenir mieux la réfutation,
ce que nous savons par des personnes amies de l'extérieur,
qui nous tiennent au courant, nous donne la mesure de la fausseté
de la réplique. Les arguments sont, simplement, insoutenables,
des mensonges" a dit González par l'intermédiaire
de Maritza Calderín Columbié, son épouse
et porte parole.
Le président et fondateur de la Fondation Cubaine
des Droits de l'Homme a dit aussi : "Pour essayer de
justifier les coups qu'ils m'ont donnés et la blessure
qui a requis cinq points de suture sur ma tête, ils
ont dit que ce fut une auto agression, que ce n'était
pas la première fois que je le faisais. Je veux leur
répondre que je suis, avant tout, chrétien et
les vrais chrétiens ne se font pas d'auto agression
ni d'agressions à d'autres. De plus, toute ma vie je
l'ai consacrée à faire le bien".
L'épouse de González Leiva, pour sa part, a
voulu ajouter à ce cas.
"Juan Carlos n'a fondé des églises (4),
trois agences de presse indépendantes, plusieurs bibliothèques
non gouvernementales et deux organisations de droits de l'homme
: la FCDH et la FRACIC (Fraternité d'Aveugles Indépendants
de Cuba). Juan Carlos est aveugle. Cela n'est-il pas suffisant
pour connaître sa qualité humaine ? Comment affirmer
qu'il a voulu s'auto agresser, si Dieu lui a donné
une infinie patience ?"
"Un autre argument officiel - a indiqué le professeur
Calderón - c'est que Gonzalez recevait une pension
comme invalide (aveugle) de cent quatorze pesos par mois (moins
de cinq dollars). C'est vrai, mais ce n'est pas une bonté
de l'Etat parce qu'il a gagné sa retraite, et bien
gagnée avec la retenue sur son salaire tant qu'il a
pu travailler, même quand il était déjà
complètement sans vision, jusqu'à ce qu'il soit
désenchanté du système de gouvernement.
Mais même cette pension il l'ont suspendue quand il
a été arrêté le 4 mars dernier".
Un autre argument du gouvernement est que González
Leiva a eu le droit de faire des études universitaires
gratuites et de recevoir le diplôme d'avocat.
"Ce n'est pas non plus un privilège. De plus,
c'était moi qui lui lisais les cours, les thèmes,
je les enregistrais sur des casettes audio. Il repassait beaucoup,
faisait beaucoup d'exercices. Les tours d'examen - comme prévu
pour les cas d'invalides physiques - il répondait aux
questions et Silvia, une de ses soeurs écrivait les
réponses. Il n'a pas eu de professeurs. Le diplôme
a représenté pour lui un énorme effort
et une épreuve de volonté. Il a reçu
son diplôme avec des notes brillantes", indique
Calderín.
Elle a également dit qu'ils veulent présenter
son époux comme un déséquilibré
mental et un masochiste, mais "la conduite personnelle
et civique elle-même de Juan Carlos est le meilleur
démenti de ces faussetés et si cela était
vrai, comme ils affirment, qu'ils le maintiennent dans un
endroit prestigieux (prison) où il n'est pas attaqué,
pourquoi le gouvernement ne permet pas une surveillance de
la Croix Rouge Internationale ou d'une organisation des droits
de l'homme, pour qu'ils lui rendent visite et en arrivent
à des conclusions ?" cnet/12
Traduction: Genevieve Tejera
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