C'est
sans amnistie qu'est célébré le 50e anniversaire
de l'assaut du Moncada
LA HAVANE, juillet (www.cubanet.org) - La caserne Moncada,
située au coeur de la ville de Santiago de Cuba, était
la seconde forteresse militaire du pays. On pouvait encore
entendre le bruit du carnaval. Au petit matin de ce 26 juillet
1953, 108 hommes et femmes sont arrivés à la
prendre par les armes. Quelques-uns sont morts pendant les
combats. Beaucoup ont été torturés et
assassinés. Malgré cela il y eut des jugements...
A l'occasion d'anniversaires aussi notoires, les gouvernants
qui prétendent qu'en "aucun autre pays on ne respecte
autant les droits de l'homme" et "que jamais un
peuple n'a joui d'autant d'avantages", font normalement
preuve d'équité.
On aurait pu attendre que parmi les plus de 300 prisonniers
politiques pacifiques cubains, desquels 93 ont été
déclarés prisonniers de consciente par l'organisation
Amnistie Internationale, quelques-uns auraient obtenu l'annulation
ou la réduction de leurs condamnations.
75 furent jugés dans des jugements des plus sommaires
après la répression importante de mars dernier
et condamnés à des peines de jusqu'à
28 ans, pour formuler leurs idées et posséder
des armes aussi létales que les ordinateurs et des
appareils de fax.
Les condamnations maxima pour l'Assaut de la Caserne Moncada
n'ont pas dépassé 15 ans, et les personnes impliquées
ont été exonérées deux ans après.
La dictature de Fulgencio Batista a été sans
aucun doute sanglante, mais, semble-t-il, le système
judiciaire et la presse ont imposé la modération.
Aujourd'hui, même pas les prisonniers souffrant de
maladies sérieuses n'ont bénéficié.
Martha Beatriz Roque Cabello, la seule femme prisonniers depuis
mars, qui purge 20 ans de prison, a du être hospitalisée
dans la salle des soins intensifs de l'Hôpital Militaire
de La Havane, à la veille du 26 juillet. Les difficiles
conditions pénitentiaires ont miné sa santé
déjà précaire.
Oscar Espinosa Chepe, avec une crise de cirrhose du foie,
maladie irréversible et peut-être en phase terminale,
se meurt lentement et douloureusement dans un hôpital
éloigné dans les montagnes proches de la Caserne
Moncada. On lui refuse les soins médicaux dans un hôpital
adéquat à La Havane, la communication avec sa
famille et la licence extra pénale. Du 4 au 12 juillet
on l'a mis dans une cellule murée, en solitaire.
Le non voyant Juan Carlos González Leyva continue
à attendre la justice d'un gouvernement capable d'être
très bénévole avec les dits pays du Tiers
Monde.
Les cubains qui entrent en prison en bonne santé,
se sentent bientôt mal. Le gouvernement allègue
des conditions matérielles et médico-sanitaires
appropriées. Malgré cela, il refuse aux organismes
internationaux l'accès même aux prisons maquillées.
cnet/30
Traduction: Genevieve Tejera
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