Célia
LA HAVANE, juillet (www.cubanet.org) - Le 16 juillet l'âme
de Célia Cruz est partie pour son rendez-vous avec
l'Eternité. Son corps est resté un peu plus
de temps parmi les mortels pour le dernier voyage. Celle-ci
a été une année de deuil pour la culture
cubaine. Nous commencé en janvier sans la présence
Polo Montañés. Ensuite ce serait le départ
du nonagénaire Francisco Repilado (Compay Segundo)
suivi de la Reine de la Salsa. Après des années
de silence sur sa personne, sauf dans des revues catholiques
comme Palabra Nueva (No 51 de 1997), dans la presse officielle
cubaine seulement est apparue une note concise, qui loin d'être
tragique était condamnatoire.
Bien que cette Dame de la musique cubaine ait été
absente et que même l'officialisme ait essayé
de méconnaître son existence, maintenant il faudra
qu'ils la mentionnent. C'est parce que le monde a exprimé
sa douleur dans un véritable fleuve humain, depuis
les plus humbles jusqu'aux personnalités connues.
Quand Célia décida de ne pas rentrer à
sa Patrie en 1960 en profitant d'une tournée, il semble
qu'elle prédisait ce qui allait venir. Certainement
dans le sucrier de l'Ile il allait rester très peu
d'espace pour autant de contenu de la saveur sucrée
qu'elle annonçait constamment avec son Azúuucaaar
! Cette gaîté qui débordait de sa personne,
serait essentielle pour les cubains qui par la suite sont
arrivés profusément vers l'exil. Elle a ouvert
les portes aux musiciens et chanteurs qui ont choisi pendant
les décennies suivantes le même chemin. Mais
en plus elle serait celle qui avec le plus de vitalité
allait propager le rythme caribéen à l'extérieur
de Cuba. Pendant les années 60 les cubains qui partaient
du pays en mission d'études ou de travail étaient
utilisés comme des ambassadeurs culturels. Ils emportaient
avec eux des disques, du rhum et des cigares pour faire connaître
la nouvelle culture révolutionnaire. Malgré
cela, ce fut Célia Cruz qui a planté profondément
notre musique dans le monde.
En 1978, dans la Baltique lointaine, nous l'avons conque
nous un groupe de Cubains par l'intermédiaire d'amis
chiliens et panaméens. Ils s'étonnaient que
la salsera cubaine fût inconnue de ses compatriotes.
Ainsi Célia est revenue avec nous à son pays
natal. Nos anciens l'ont entendue de nouveau, après
des années de silence et d'ignorance de son travail
en exil. Et de certaine façon nous l'a rendue Oscar
de León pendant son séjour inoubliable à
Cuba.
Des années grises sont venues pour Cuba. Et elle était
ici pour nous réjouir la voix stridente de la Négresse
avec son 'tumbao', son 'pregon de yerbas', la siguaraya et
le cumbara cumbara. Déjà les choses commençaient
à être différentes. Le mur des interdictions
a commencé à se fêler. Les cassettes faisaient
entendre sa musique en n'importe quel endroit, même
dans les locaux pour se divertir en monnaie forte. Ce n'est
pas pour s'amuser que dans les carnavals de Camagüey
qui ont eu lieu récemment qu'on a émis une note
interdisant la diffusion de certains chanteurs dans des zones
publiques. Parmi les interdis était la voix de Célia.
Avec l'exception de la revue catholique Palabra Nueva aucune
publication dans l'Ile ne faisait référence
au travail artistique de la 'guarachera de Cuba'.
Maintenant beaucoup pleurent et se reflète le sentiment
du départ de cette artiste emblématique. Mais
il est beau d'être aimé et respecté de
cette façon. Des millions de personnes se préoccupent
de la santé d'une personne estimée et veulent
savoir s'ils l'auront encore plus de temps avec eux. Il n'est
pas morbide de spéculer sur l'état de santé
de quelqu'un qui nous est antipathique et qu'on voudrait qu'il
s'en aille enfin. C'est la clé de ceux qui nous donne
autant de bonheur. Ils nous sont indispensable.
Mais tout a une fin. Le plaisir de l'art Célia était
de trop, non seulement pour sa Cuba bien aimée, mais
aussi pour ce monde. Pour cela le Seigneur l'a rappelée,
pour qu'elle répande à pleines mains cette joie
aux saints qui peuplent le Ciel. Eux aussi ont besoin de sont
chant infini. cnet/43
Traduction: Genevieve Tejera
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