CUBANET

18 avril 2001



Témoignage d'un aveugle torturé par la police politique cubaine

CIEGO DE AVILA, le 16 avril (Juan Carlos González Leyva, FCDH) - Mon nom est Juan Carlos González Leyva, je suis le président actuel de la Fondation Cubaine des Droits de l'Homme (FCDH) et délégué national de la Fraternité des Aveugles Indépendants de Cuba (FRACIC). Ces deux institutions ont leur siège dans mon logement, situé dans la rue Honorato del Castillo #154 entre República et Cuba, Ville de Ciego de Avila. Je suis aveugle.

Par l'intermédiaire de CubaNet je veux faire savoir au monde que, contrairement à ce que disent les dirigeants communistes dans leurs discours, à Cuba oui il y a des personnes torturées.

Le vendredi 13 avril Marcelo Tier Piñeiro (délégué provincial du Parti Solidarité Démocratique à Sancti Spíritus) et moi avons rendu visite à plusieurs dissidents à Jatibonico qui nous ont donné leurs signatures pour le Projet Varela.

Les habitants de l'endroit nous ont avisé que nous étions suivis par deux automobiles de marque Lada (de fabrication soviétique) remplis d'agents de la Sûreté de l'Etat.

A trois heures de l'après-midi, une Lada de couleur rouge (comme m'a-t-on dit ensuite) nous a presque renversés et ses quatre passagers nous ont attaqués à coups de poings et de pieds. Ils ont arraché ma canne de mes mains, les lunettes noires se sont envolées et ils ont pris mon portefeuille et tout ce qui m'appartenait.

Ensuite, ils nous ont tirés vers la voiture et nous y ont mis par la force.

-Va-t-en rapidement –ont dit les agents au chauffeur de l'auto.

Lorsque l'auto s'éloignait de l'endroit j'ai entendu les voix des voisins qui criaient aux agents de la police politique: ¡Assassins! ¡Sbires! ¡Kidnappeurs!

Pendant le voyage, l'un des officiers frappait Marcelo tandis que deux autres lui tenaient les mains et les pieds et le maintenaient immobilisé sur le plancher de l'auto dans la partie arrière.

Devant un semblable traitement j'ai crié: ¡Arrêtez l'abus! Mais je n'ai rien pu dire d'autre, parce qu'un coup de poing sur la bouche, plusieurs coups de pieds sur un pied nu et un coup de poing sur mes côtes m'a laissé sans pouvoir parler. Ensuite, j'ai à peine pu sentir la quantité de coups qui m'est tombée dessus pendant plusieurs minutes.

Postérieurement, j'ai senti qu'ils ont lancé Marcelo sur un terre-plein, j'ai su ensuite qu'il se trouve à deux kilomètres de la Route Central dans un point proche de la division entre Ciego de Avila et Sancti Spíritus.

Moi ils m'ont emmené jusqu'aux approches de Río Grande, à la limite des municipalités de Majagua et Florencia. Pendant le trajet ils m'ont aussi accusé d'être agent de la CIA, salarié de l'impérialisme yankee, homosexuel et voleur, parmi d'autres mensonges.

Ils ont arrêté l'auto, m'ont traîné dans un champ de canne à sucre où ils m'ont laissé sur le dos. Là je suis resté totalement vulnérable, sans canne.

-Laisses-le là, qu'il se fasse foutre –a dit l'un des policiers.

Là je suis resté une heure environ et, je ne sais pas pourquoi, m'est venue à l'esprit la souffrance de Jésus Christ sur la croix.

Au bout de ce temps, j'ai entendu un camion qui s'est approché de l'endroit où j'étais étendu par terre. Et parmi plusieurs voix l'une a dit: -¡Il est là, il est toujours en vie, il respire!

-¡Oui il est vivant, alors on va le faire monter sur le camion! –a dit un autre.

Tout de suite ils m'ont chargé et m'ont emmené dans ce véhicule au poste médical de la localité de Marroquí, municipalité de Florencia, à Ciego de Avila.

Une fois là, le chef du secteur de la Police Nationale Révolutionnaire m'a interrogé mais ils ne m'ont pas donné le certificat médical que j'ai demandé.

Marcelo Tier Piñeiro a eu plusieurs côtes fracturées et il a des douleurs sur tout le corps à cause des coups de poings et de pieds qu'on lui a donné.

Parmi les choses qui m'appartiennent que m'ont enlevé les agents de la Sûreté de l'Etat (DSE) se trouve ma canne d'aveugle –la troisième que me prennent les gens de la DSE-, mes lunettes noires, le Livre de Job en braille, mon portefeuille, deux répertoires en braille, un cours de langue italienne en braille, un verre, une cuiller, dix dollars, toute la documentation qui se réfère au Projet Varela et plus de 40 feuilles de signatures recueillies.

Traduction: Genevieve Tejera

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