Le socialisme ou la mort ? Plus de
trois millions d'avortements en trois décades
Claudia Marquez Linares, Groupe Decoro
LA HAVANE, septembre Cuba est l'une des nations d'Amérique
Latine et du monde avec le plus haut pourcentage d'avortements. Les causes en
sont variées bien que les autorités et les moyens de diffusion les
rares fois où ce thème est abordé prétendent que
nous avons une situation semblable à celles des pays les plus développés.
Le thème, malgré cela, n'a jamais été le motif d'un
débat ample dans la société et la discussion se réduit
toujours à si cela est une droit ou non de la femme qui doit être
respecté.
La situation sociale actuelle, avec des carences de tout genre et le manque
de perspectives réelles de solution, est sans doute la cause fondamentale
qui produit le pourcentage élevé d'avortements dans le pays.
Les statistiques officielles elles-mêmes le démontrent. Par
exemple, entre 1968 et 1992, il y a eu 2,9 millions d'interruptions de
grossesses, et de 1993 à 1998 il y a eu 424 mille 214 avortements effectués.
De ceci il résulte que dans les trois dernières décades,
on a pratiqué plus de trois millions d'interruptions de grossesses. Il
semble que pour les couples cubains avoir un enfant est une menace qu'il faut éviter.
Au-delà de l'aspect étique de la question de l'avortement, la
réalité c'est que la majorité des familles cubaines n'ont
pas les conditions nécessaires pour avoir une descendance et l'Etat a une
très grande responsabilité dans ce fait.
Un autre facteur qui influe est le manque d'éducation sexuelle qui
est tant mentionnée. Celle-ci presque toujours se réduit à
apprendre aux jeunes qu'ils doivent faire ce qu'on appelle le « sexe sûr
». C'est à dire d'utiliser des moyens contraceptifs dans les
relations intimes pour de pas attraper des maladies plus que pour éviter
la grossesse.
D'autre part, la famille cubaine comme conséquence des schémas
du système d'instruction établi dans le pays ne peuvent pas
transmettre les valeurs à leurs enfants. Une grande partie des
adolescents passent cette étape de la vie sans habiter la plus grande
partie de l'année avec leurs parents, internés dans des écoles
secondaires, technologiques et pre-universitaires aux champs.
Dans les dernières années, les autorités de santé
ont reconnu qu'il y a un nombre significatif en augmentation des grossesses de
mineures de 20 ans, avec tout ce que cela implique de danger pour ces jeunes et
les troubles de famille que ceci apporte.
Les bas indices de mortalité infantile qui existe sur l'Ile sont
montrés par la propagande officielle comme un résultat de la Révolution.
Il ne faudrait pas se demander en plus : A quel phénomène social
faut il attribuer que trois millions de Cubains ne sont pas venus au monde après
l'instauration du socialisme à Cuba ? Ceci, je crois, serait un bon thème
de discussion dans une Table Ronde.
Traduction: Genevieve Tejera
[
NOUVELLES ]
Cette information a été transmise par téléphone,
puisque le gouvernement de Cuba ne permet pas l'accès privé à
Internet aux citoyens cubains. CubaNet ne demande pas l'exclusivité à
ses collaborateurs et autorise la reproduction de ces articles, à
condition que Cubanet soit mentionné en référence. |