Une interview apparue dans Granma est démentie
LA HAVANE, le 16 octobre (Regina del Sol, AIDH) Javier Quiñones
Gomez dément une information
publiée
aujourd'hui 16 octobre dans le journal Granma, avec une interview qu'il n'a
jamais faite à ce média, mais dont les déclarations ont été
manipulées et après voir utilise une photo prise pendant qu'il se
trouvait sous investigation à la Sûreté de l'Etat pour
essayer d'abandonner l'Ile pour aller aux Etats-Unis.
Ci-dessous, la déclaration intégrale qui, signée, a été
remise par Quiñones Gomez à la Coordination Nationale de
Prisonniers et ex Prisonniers politiques.
"Javier Quiñones Gomez vous parle. Le motif de ma déclaration
devant la Coordination Nationale de Prisonniers et Ex Prisonniers Politiques est
pour dénoncer la manipulation de l'information dont j'ai été
objet dans l'édition de Granma correspondant à la date
d'aujourd'hui, et pour expliquer la vérité sur ce qui est arrivé
lors de mon essai de sortir du pays.
"Il est vrai qu'en août 1994 j'ai essayé pour la première
fois de sortir du pays et ai été intercepté par les garde-côtes
américains qui m'ont emmené à la Base Navale de Guantanamo.
Là, mon épouse est devenue malade des nerfs et je l'ai aidé
à rentrer à Cuba. En étant avec elle à la frontière,
les gardes cubains m'ont fait prisonnier et je n'ai pas pu retourner à la
Base. A partir de ce moment là la Sûreté de l'Etat a commencé
à me harceler constamment.
"Dans la situation désespérée dans laquelle je me
trouve, j'ai décidé de partir une autre fois du pays. Cette fois
j'ai été à Bahia Honda, à Pinar del Rio. Nous sommes
partis le 28 septembre à 11.20 du matin. Nous avons été
interceptés par les garde-côtes américains à une
mille de Key West. Lorsque nous avons été rendus à Cuba ons
nous a emmené à un campement de la Sûreté de l'Etat,
et plusieurs officiers nous ont interrogés. Les vêtements avec
lesquels on avait voyagé ont été brûlés par
eux. Ensuite ont commencé les entrevues individuelles, les pressions pour
déclarer, un officier essayant d'induire une déclaration.
« En ce qui concerne l'édition du journal Granma d'aujourd'hui,
je dois dire :
« Premièrement. Je ne me suis jamais présenté aux
Bureaux d'Intérêts des Etats-Unis. Après ma sortie de
Guantanamo en août 94, j'ai reçu des Bureaux d'Intérêts
un formulaire, que j'ai rempli et renvoyé. J'ai reçu une lettre de
réponse dans laquelle ils m'expliquaient que je ne remplissais pas les
conditions. J'insiste que jamais je n'ai visité les Bureaux des Intérêts.
« Deuxièmement. Sur ce qui est expliqué antérieurement
il est évident que je n'ai pas eu de contacts personnels avec des
fonctionnaires de la Section d'Intérêts des Etats-Unis. Ce qui est
en relation avec l'ambassade de Nicaragua, ce fut un thème de
conversation commencé par l'officiel de la Sûreté de l'Etat,
qui a dit ce que l'on commentait dans la rue, auquel je n'ai pas répondu,
puisque je ne comprenais pas à quoi se référait l'officier.
« Troisièmement. Il est illogique de penser que le motif pour
lequel je suis monté dans le bateau était parce que 'je ne savais
pas comment sortir de cette affaire'. J'ai expliqué à l'officier
de la Sûreté de l'Etat que j'étais monté dans le
bateau parce que mon intention de m'en aller du pays était très
claire. Le voyage nous l'avons fait en quelques heures, l'interception a eu lieu
à une mille de Key West ; il est faux que l'eau nous arrivait aux genoux
et que j'ai dit que les moteurs marchaient mal. Si cela avait été
le cas, comment est-il possible que nous ayons fait le voyage aussi rapidement ?
Je n'ai pas non plus dit que le bateau n'avait ni bouée de sauvetage ni
corde.
« Quatrièmement. Sur la question de si j'avais quelque chose à
dire à d'autres. j'ai interrompu avec la réponse suivante : '
Qu'importe ce que je puisse dire, j'ai vu des interviews et je l'ai fait : il y
a des Cubains qui s'ils avaient la possibilité que j'ai eu, ils auraient
fait la même chose.
« Finalement je veux indiquer que je n'ai jamais donné
d'interview au journal Granma.
« Javier Quiñonez Perez".
Traduction: Genevieve Tejera
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