Les médailles et l'homme nouveau
José Antonio Fornaris, Cuba-Vérité
LA HAVANE, octobre Miguel je ne vais pas dire son nom de
famille est un Cubain ordinaire. Son épouse a gagné à
la loterie de visas et il y a quatre mois que les trois avec leur fils de
treize ans qu'ils sont aux Etats-Unis.
Miguel a 38 ans. Il est né et a grandi à l'intérieur du
processus actuel révolutionnaire, à l'intérieur du régime
politique actuel. Il a été pionnier et a dit de nombreuses fois : «
Pionniers pour le socialisme. Nous serons comme le Ché ». Il a
participé à la guerre d'Angola (« combattant
internationaliste ») et a même suivi les cours universitaires.
Peu avant de s'en aller il a dit à sa sur, à sa seule sur
: « Quand tu viendras ici tu vas trouver une maison rasée ».
Miguel a fait ce qu'il disait. Il a vendu ou fait cadeau à la famille de
son épouse de tous les meubles, même le réfrigérateur
et la cuisinière. Il a enlevé, et aussi fait partir l'évier,
les robinets et la porte, avec l'encadrement compris, dans la chambre il a fait
la même chose avec deux petits ballons de gaz domestique qui est le
combustible avec lequel on faisait la cuisine dans cette maison.
Miguel a laissé dans le placard de la cuisine deux médailles.
Une décernée par la République d'Angola et l'autre par le
Conseil d'Etat de la République de Cuba pour sa participation dans la
guerre de ce pays africain.
Mais Miguel a aussi laissé son père, âgé de 84
ans et qui a une artériosclérose avancée, qui est le propriétaire
de la maison qu'il a « rasée » et auquel il a laissé,
comme seul bien un vieux lit.
Il y a peu de temps, la famille de l'épouse de Miguel a reçu
une vidéo filmée avec des scènes du nouveau mode de vie du
couple. Et quelques voisins qui ont vu le film disent on dirait ce c'est
ce qui les a le plus impressionné que l'on voit Miguel ouvrir le réfrigérateur,
y prendre un Coca-cola, commencer à boire et dire ensuite : « Voyez
le bien, je bois le Coca-cola de l'oubli ».
La sur de Miguel, pour sa part, n'a pas demandé, ni a les
ressources économiques pour cela, de remplacer les choses de la maison
qu'il a vendue ou dont il a fait cadeau avant de s'en aller. Elle n'a pas pu non
plus, et a fait de nombreuses démarches à ce sujet, faire entrer
leur père à eux deux dans un asile ou un hôpital.
Quelques personnes qui le savent assurent que nous sommes plus les enfants
du milieu où nous nous avons été élevés
qu'enfants de nos propres parents. Miguel semble être un exemple parfait
de cette affirmation. Lui, peut-être est-il un exemple bien réussi
de l' « homme nouveau » qui a été formé à
Cuba.
Il serait bon, surtout pour Miguel lui-même, que le nouveau milieu
dans lequel il vit le rende un peu plus humain. Sa sur et son vieux père,
bien que souvent on ne sache même pas qui il est, vont être très
contents. Egalement, si cela arrive, ceux qui le connaissons, nous allons nous
sentir, d'une certaine façon, plus près des valeurs humaines légitimes.
Dieu veuille que cela soit ainsi.
Traduction: Genevieve Tejera
[
NOUVELLES ]
Cette information a été transmise par téléphone,
puisque le gouvernement de Cuba ne permet pas l'accès privé à
Internet aux citoyens cubains. CubaNet ne demande pas l'exclusivité à
ses collaborateurs et autorise la reproduction de ces articles, à
condition que Cubanet soit mentionné en référence. |