Que personne ne parle pour le peuple cubain, quon le consulte par un référendum
Oswaldo Paya Sardiñas, Coordinateur du Mouvement Chrétien Libération
LA HAVANE, le 25 juillet 2000 Puisquil y a autant de doute et de spéculation sur ce que les Cubains désirent, pourquoi ne pas interroger les Cubains eux-mêmes? Avant de les interroger sur lembargo des USA, quon les interroge sur lembargo total
que le totalitarisme leur impose. Les Cubains ne peuvent commercer avec personne, celui qui commerce cest le Gouvernement, qui soumet les citoyens, non seulement avec la répression, mais en les privant de leurs droits à participer à la vie économique.
Pendant ce temps, ceux qui sont devenus les nouveaux entrepreneurs sont quelques-uns des dirigeants du parti unique, le Communiste et des officiels des corps répressifs, qui comme nous lavons déjà dénoncé, sont les nouveaux riches, face à une
majorité pauvre. Cette majorité est pauvre précisément parce quon lui refuse le libre accord, on lui interdit davoir ses propres entreprises et on harcèle le travailleur à son compte. On a vu dans la rue comment la police pousse et maltraite un
aveugle qui vend des bricoles ou comme on fouille nimporte quel citoyen qui transporte dans un sac un peu de haricots, de poisson, de cacahuètes, une certaine quantité de pain; nimporte quoi peut être confisqué.
Léconomie est pour cet Etat un mécanisme de domination de la personne, la famille et la société. Ces caractéristiques sont lessence du système imposé aux Cubains; pour cette raison les dirigeants politiques les plus hauts disent
toujours «quil ny aura pas de changements, ni même si lembargo est levé». Cest à dire que la levée de lembargo ne sera pas la solution du drame dont souffre le peuple cubain; mais le maintenir nest pas non plus la solution.
Lorsque jai eu une conversation ici à La Havane avec les Sénateurs Robert, Okaka et Baucus, du Montana, de Hawaï et du Kansas, respectivement, je leur expliquais lidée suivante:
«On ne peut pas réduire la réalité cubaine à un code binaire, comme celui des ordinateurs, où seulement il y a un numéro ou un autre, lembargo ou pas lembargo. Cest une mauvaise définition du problème. Il y a une
vision qui centre tout le problème de Cuba dans la politique des Etats Unis et qui prétend commencer et centrer cette solution dans le changement de cette politique envers Cuba ; cest la Nord américanisation de notre réalité.
Il faut dénordaméricaniser le problème cubain et sa solution. Ce nest pas aux USA que correspond la solution du problème cubain et encore moins planifier la question de sa transition comme le fait la Loi Helms-Burton, qui doit être dérogée.
Egalement on doit lever lembargo de médicaments et aliments immédiatement. On ne justifie pas non plus lembargo en affirmant que cest pour promouvoir des changements pacifiques à Cuba, parce que cela ny est pas arrivé.
"Dautres disent que les investissements, le tourisme, les échanges culturels sont aussi des moyens de promouvoir la démocratie, mais avec cela ce quils font cest de se mettre dans cet ordre injuste, en renforçant le régime qui marginalise son
propre peuple. Vous demandez si la solution est avec ou sans Fidel Castro et qui sont ceux qui vont lui succéder au pouvoir. A la tendance de nombreuses personnes dexpliquer tout le problème cubain et sa solution à partir de Fidel Castro, nous disons que cest la fidélisation
de laffaire. Il faut défideliser la vision de la réalité cubaine et comprendre que la solution ne dépend pas de la volonté dun homme, mais quelle aura à faire avec un mouvement civique pacifique qui est déjà en
marche.
"Dautre part, nous ne sommes pas intéressés par une transition à un capitalisme où le peuple resterait marginalisé, puisquil serait dirigé par ces successeurs supposes qui se préparent déjà pour être les privilégiés,
comme ils le sont aujourdhui. Nous en appelons au sentiment éthique de tous ceux qui ont une relation avec Cuba. Nous mettons en place le PROJET VARELA, qui demande un REFERENDUM". (Fin de lexplication du dialogue avec les Sénateurs auxquels jai donné le
Projet Varela par écrit et leur ai demandé quils le publient et le distribuent au Congrès).
Nous, nous lutterons si Fidel Castro gouverne et sil cesse de gouverner, nous lutterons sil y a un embargo et si on réprime, parce que nous lutterons tant que lon nait pas la Liberté et la Justice dans notre Patrie. Cela cest la libération.
Celui qui respecte lautodétermination du peuple cubain doit soutenir son droit à ce quil soit consulté par un REFERENDUM comme le propose le Projet Varela. La consultation doit être sur ce qui est fondamental : sur des changements des lois pour quon
garantisse sans équivoque les libertés dexpression et dassociation, les droits des Cubains à avoir leurs propres entreprises et à faire des contrats librement, une amnistie pour les prisonniers politiques, une nouvelle Loi Electorale vraiment démocratique
et des élections libres.
Tous ces droits, les Cubains nous les avons parce que NOUS SOMMES AUSSI HUMAINS ET NOUS AVOIR DROIT AUX DROITS. Le manque de LIBERTE est la première cause et la plus grande de toutes les calamités du peuple. Il est lheure que les Cubains de la Diaspora identifient le
changement de son peuple et soutiennent la lutte civique que nous livrons les Cubains ici, quils fassent sienne cette campagne pour la CONSULTATION POPULAIRE sur le Projet Varela et nusent pas leurs efforts pour que le protagoniste final soit un autre et non son peuple.
Dans le manifeste TOUS UNIS, signé par plus de 60 organisations dopposition et des droits de lhomme à lintérieur de Cuba, on affirme : "Nombreux sont ceux qui veulent parler pour les Cubains. Il est lheure que lon consulte le peuple cubain
dans les urnes, pour que soit décidé par la loi, ce que doivent être les lois qui dirigent leurs vies".
Oswaldo Paya Sardiñas Coordinateur du Mouvement Chrétien Libération
Traduction: Genevieve Tejera
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