CUBANET

14 janvier 2000



La police politique frappe et enferme trois enfants dans un cachot


SANTIAGO DE CUBA, le 14 janvier (Luis Alberto Rivera, APLO) – Le 10 décembre dernier l'opposition au régime de Fidel Castro dans cette province a développé plusieurs activités en commémoration du 51eme anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. A une de ces activités a participé madame Raisa Lora Gaquin et ses trois fils mineurs, épouse et enfants du prisonnier politique Marcelo Diosdado Amelo Rodriguez, qui a été incarcéré pour un délit présumé de rébellion, selon les documents relatifs à la cause 14 de 1993.

APLO – Madame Raisa pouvez-vous nous dire à quelle activité vous avez participé à l'occasion de cette célébration ?

RL – L'activité à laquelle nous avons participé le 10 décembre dernier, pour l'anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme a consisté à lire publiquement cette déclaration dans la rue Trinidad et Moncada dans cette ville. Evidemment nous avons aussi exigé la libération de mon mari et de tous les prisonniers politiques qui se trouvent dans la Prison de Boniato et dans toutes les prisons de l'Ile en général.

APLO – Est-il vrai que vous et vos fils furent réprimés par des membres du Département de la Sûreté de l'Etat ?

RL – Ce jour-là, après avoir lu la Carta Magna des droits de l'homme, lorsque nous nous disposions à effectuer une marche pacifique depuis cet endroit jusqu'à la dite Place de la Révolution, nous avons été interceptés au coin de Calvario et Trinidad, et avons été attaqués par plus de vingt agents de la police politique qui sont arrivés vers nous à pied et dans plusieurs véhicules. Ils n'ont pas pris en considération qu'il y avait des enfants au milieu, simplement ils ont arraché à un de mes trois enfants, qui a 8 ans, le plus petit, ils lui ont arraché 19 Déclarations Universelles des Droits de l'Homme qu'il avait en mains en lui disant que c'était contre révolutionnaire. A celui qui a 9 ans et à celui de 12 ils ont arraché un bouquet de fleurs blanches qu'ils avaient dans les mains en demandant la liberté, et lui ont donné des coups. Ensuite ils ont été maltraités et ils les ont mis dans une voiture, plaque 0622, de la Sûreté de l'Etat, en leur disant que leur père est prisonnier et que maintenant leur mère également.

Dans cette voiture nous avons été transférés à l'Unité # 2 de la Police, appelée « Le petit palais », située dans la rue Corona, où nous avons été incarcérés et brutalement attaqués par l'agent Quintin Peraza et par Emilio Pérez, qui est le chef actuel du Département de la Sûreté de l'Etat (DSE) ici, à Santiago de Cuba, et qui ont demandé ce que je faisais dans cette marche de contre révolutionnaires avec trois enfants, qu'ils allaient m'accuser de ne pas avoir envoyé ce jour-là, un vendredi, mes enfants à l'école, qu'ils allaient m'emmener à Versailles (siège du DSE), que mon exemple allait faire du tort a mes enfants. A cela je leur ai répondu que déjà qu'à mes enfants ont leur avait déjà porté tort depuis l'âge de un et deux ans, lorsque leur papa a été emprisonné pour un délit supposé de rébellion. Ils m'ont dit que c'était autre chose. Et je leur dis qu'ils (ceux du gouvernement de Fidel Castro) réclamaient la liberté d'un enfant (j'ai dit cela en me référant à l'enfant naufragé Elián González) et malgré cela ils mettaient en prison trois enfants. Ils m'ont dit alors que je ferme la bouche, que ce que je disais était de la «merde », ainsi m'a dit Quintin Peraza, qu'il pouvait me donner une gifle.

APLO – A ce moment-là, où se trouvaient vos enfants ?

RL – Avec moi au poste de police.

APLO – Mais où ? Ils étaient enfermés dans un cachot ?

RL – Oui, avec moi, tous les trois. Un officier du DSE qui était là, je ne sais pas comment il s'appelle, a été celui qui a dit à un policier habillé en bleu qu'ils me mettent dedans (le cachot) avec les trois enfants.

APLO – Comment s'appellent vos trois enfants et quel est leur âge ?

RL – L'aîné s'appelle Franklin Fuentes Lora, il a 12 ans. Le deuxième s'appelle Marcelo Amelo Lora, 9 ans et le troisième Marcelo Disodado Amelo Lora, 8 ans.

APLO – Vous me permettez de poser quelques questions à vos fils ?

RL – Oui.

APLO - Pourrais-tu me donner ton nom et ton âge ?

ML – Marcelo Amelo Lora, j'ai neuf ans.

APLO – Que s'est-il passé ce jour-là ?

ML – Ils m'ont donné des coups à moi, à ma maman, à ma tante, à Franklin (son grand frère), à Chichi (son petit frère), dans la rue Trinidad et Moncada, un vieil homme est sorti avec un bâton et un walkie-talkie en appelant la police et en disant que j'attendais un américain. Et ensuite il nous a dit : « pourquoi lisez-vous cela ici ? » (En référence à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme), et une vieille dame a dit : « A bas la vermine ! » (Phrase utilisée fréquemment dans les discours officiels pour offenser les dissidents). En ensuite je me suis arrêté pour lui enlever les Déclarations qu'il avait, et ma tante m'a tiré parce que je ne voulais pas qu'il garde la Déclaration pour qu'il ne la donne pas à la police, et ensuite ils nous ont mis dans une voiture immatriculée 06222.

APLO – Que s'est-il passé ensuite ?

ML – L'un d'eux m'a poussé et ensuite ma maman a fermé la porte, et une femme voulait me gifler et ma maman lui a pris deux doigts avec la porte, parcequ'elle l'a fermée avec force. Lorsqu'il me mettait dans la voiture j'ai essayé de mordre le chauffeur et il m'a pris la main et me l'a mis avec pression dans la bouche et ensuite m'a emmené au Petit Palais, et ensuite ils nous ont sortis et nous ont demandé où nous habitions… On lui a donné l'adresse, et ils nous ont demandé à moi et à Franklin : « Vous voulez que Elián vienne ? », alors Franklin a dit : oui. Et ensuite le petit chinois (l'un des officiers du DSE) m'a dit : « pourquoi ne parles-tu pas ? Si tu ne parles pas je vais te mettre au cachot toi, ta mère et tes deux frères ».

APLO – Nous nous trouvons devant un autre fils de madame Raisa Lora. Pourrais-tu nous dire ton nom et ton âge ?

MDAL – Marcelo Diosdado Amelo Lora, j'ai huit ans.

APLO – Qu'est-il arrivé le 10 décembre dernier, tu te souviens ?

MDAAL – Nous allions vers la Place … alors la police est arrivée et nous pris et… alors un side-car (motocyclette) avec un blond l'a pris et nous sommes allés plus loin et la Sûreté de l'Etat a pris ma maman par le bras et la tiré vers une voiture avec nous. Quand nous nous en allions, une femme allait donner une gifle à ma maman… et la femme a crié.

APLO – Ils t'ont donné des coups ou à un de tes frères ?

MDAL – Au gros et à Franklin.,

APLO – Qui est le gros ?

MDAL – Mon autre frère, celui qui a neuf ans. Lui quand ils allaient le mettre dans l'auto, le policier lui a mis la main dans la bouche, et quand je l'ai vu j'ai appelé ma maman et ma maman l'a vu, et elle a dit au policier que ses enfant non, elle si.

APLO –Maintenant nous allons demander au plus grand des trois. Quels sont ton nom et ton âge ?

FFL – Franklin Fuentes Lora, 12 ans.

APLO – Peux-tu nous raconter ce qui est arrivé le 10 décembre ?

FFL – Ils nous ont pris un bouquet de fleurs et le drapeau, et ils ont maltraité ma maman et mes frères.

APLO – En quoi a consisté le mauvais traitement, qu'ont ils fait ?

FFL – Ils leur ont donné des coups ?

APLO – A qui ont-ils donné des coups ?

FFL – Celui à qui ils ont donné le plus de coups a été le Gros pour avoir mordu un policier.

APLO – En quoi ont consisté les coups, Où les a-t-on donné ?

FFL – Ils l'ont poussé et lui ont mis la main dans la bouche avec force.

APLO – A toi ils t'ont fait quelque chose ?

FFL – A moi ils m'ont dit que j'entre, et quand je suis entré ils m'ont demandé si je voulais que lui (l'enfant naufragé Elián González) on l'envoie, et je lui ai dit que oui.

APLO – Et toi tu veux que Elián rentre ?

FFL – Si parce qu'ils ne nous laissent plus voir les dessins animés.

APLO – Comment ?

FFL – Ils mettent là la télé des discours d'Elián, et ils ne nous laissent plus voir les dessins animés.

APLO – Madame Raisa Lora, pourquoi n'avez-vous pas dénoncé ces faits auparavant ?

RL – Je ne 'avais pas dénoncé antérieurement parce que j'ai dû aller à La Havane, j'avais d'autres choses à faire ici à Santiago (de Cuba) au sujet de mon mari en ce moment, pour sa santé, en essayant de résoudre pour trouver des médicaments dont il a besoin pour pouvoir continuer à vivre, sa santé est actuellement dans un état précaire en prison.

APLO – Vous avez dénoncé cela, ce qui est arrivé à ses enfants, auprès de la police, auprès du gouvernement de Cuba ?

RL – Si je l'ai fait, parce que j'ai écris une lettre sur tout (ce qui est arrivé) au Parti (communiste), et je me suis plainte à Emilio Pérez, qui est le chef de la contre intelligence à Santiago de Cuba, et il m'a dit que «cela est pour qu'un autre jour tu n'aies pas tes enfants au milieu d'activités contre révolutionnaires ».

APLO – Avez-vous reçu une réponse à votre plainte ?

RL – On ne m'a pas donné de réponse, ils m'ont dit que dans les quinze jours j'en aurai une, et jusqu'à maintenant je n'ai rien reçu.

APLO – Merci beaucoup pour cette interview à la APLO.

RL – Merci à vous.


Traduction: Genevieve Tejera

[ NOUVELLES ]


CubaNet ne demande pas l'exclusivité à ses collaborateurs et autorise la reproduction de ces articles, à condition de l'identifier comme en étant la source.

SECCIONES

NOTICIAS
...Prensa Independiente
...Prensa Internacional
...Prensa Gubernamental

OTROS IDIOMAS
...Inglés
...Alemán
...Francés

INDEPENDIENTES
...Cooperativas Agrícolas
...Movimiento Sindical
...Bibliotecas
...MCL
...Ayuno

DEL LECTOR
...Cartas
...Debate
...Opinión

BUSQUEDAS
...Archivos
...Búsquedas
...Documentos
...Enlaces

CULTURA
...Artes Plásticas
...Fotos de Cuba
...Anillas de Tabaco

CUBANET
...Semanario
...Quiénes Somos
...Informe 1998
...Correo Electrónico


CubaNet News, Inc.
145 Madeira Ave, Suite 207
Coral Gables, FL 33134
(305) 774-1887