CUBANET

12 janvier 2000



Nouvelle arrestation de l’ex prisonnière de conscience Maritza Lugo Fernández


LA HAVANE, le 10 janvier (Oswaldo de Céspedes, CPI) – La récemment «libérée» ex prisonnière de conscience Maritza Lugo Fernández se trouve de nouveau enfermée dans les cellules murées du Département Technique d’Investigations (DTI), situé à l’intersection des rues 100 et Aldabó dans la municipalité Boyeros de cette capitale. Apres être sortie de la prison elle a été détenue en plusieurs occasions par des officiers du Département de la Sûreté de l’Etat (DSE). La cause de ces arrestations: sa détermination indomptable de continuer à défendre les droits de l’homme et de vouloir la démocratie pour Cuba. Depuis le 23 décembre dernier Madame Lugo, qui est vice-présidente du Parti Démocratique 30 Novembre «Frank Pais» (PD30N), a été enfermée au DTI.

Sa fille de 9 ans Rosalia Ibarra Lugo, le jour des Rois Mages, le 6 janvier 2000, a dit à la CPI: «Hier j’ai été à 100 et Aldabó pour voir ma maman, elle a été très contente, m’a donné beaucoup de petits baisers, mais j’ai vu qu’elle a perdu du poids parce qu’elle ne mange pas».

La fille de Maritza Lugo a peint une pancarte avec un crayon de couleur sur deux feuilles de papier qui dit «Liberté pour ma maman» et l’a clouée avec des punaises sur la porte d’entrée de sa maison, qui se trouve dans l’exploitation agricole Baraguá dans la municipalité havanaise de San Miguel del Padrón. En se référant à la pancarte, la petite fille a déclaré: «Je l’ai dessiné parce que je veux qu’ils libèrent ma maman rapidement».

Pour sa part, Gladys Ibarra Lugo, l’autre fille de l’ex prisonnière de conscience, a raconté comment hier elle a rendu visite à sa mère et aussi à son père, le prisonnier politique Rafael Ibarra Roque.

Gladys, 17 ans, a dit en se référant à sa mère: «Je l’ai vu très maigre, très blanche parce qu’elle ne voit pas le soleil depuis qu’elle est enfermée». Quant au père elle a exprimé: «Mon papa est très commotionné avec cette autre arrestation de ma maman, il m’a dit qu’ils la renferment par plaisir, pour s’en prendre à notre famille».

L’adolescente Gladys Ibarra nous a aussi informé que le 6 janvier, elle s’est présentée au quartier général du Département de la Sûreté de l’Etat (DSE), qui se trouve dans l’école catholique expropriée des Maristes, où un groupe de hauts officiers attendaient déjà la jeune fille. Parmi eux se trouvaient le colonel Soroa, le capitaine Enriquez, et autres chefs dont les noms ne sont pas connus.

La fille de Maritza Lugo se souvient: «Lorsque je suis arrivé ils se sont précipités sur mois tout de suite et m’ont vite emmenée à un bureau où ils ont commencé à me parler, et je leur ai dit clairement que ma maman est injustement prisonnière une fois de plus, qu’ils n’ont aucun droit de commettre une injustice de ce genre parce qu’elle n’a rien fait.»

Gladys Ibarra a ajouté que les officiers du DSE n’ont donné aucun argument pour répondre à sa réclamation, que la seule chose qu’ils ont est la brutalité policière. «Ils l’accusent seulement du fait que le 25 décembre ma maman allait aller à l’église», a précisé la jeune fille, et a ajouté: «Les policiers du DSE disent que ma maman est sous investigation».

La fille aînée de Maritza Lugo a rapporté à la CPI ce qui se passe à la ferme de Baraguà en solidarité avec sa mère: «On fait une vigile pour qu’elle soit libérée, dans laquelle participent des membres du PD30N et d’autres organisations dissidentes du pays».

D’autre part, Carlos Alberto Dominguez, président de Naturpaz et l’un des participants de la vigile a déclaré: «A une heure et demie de l’après-midi je me suis présenté au siège du DSE pour en savoir plus sur l’intégrité physique de Maritza Lugo. Là, deux colonels, l’un était Soroa et l’autre je ne le connais pas, m’ont exprimé leur préoccupation parce que nous sommes allés à 100 et Aldabó à une manifestation en appui de Maritza Lugo».

Le leader de NaturPaz a clarifié: «Si nous y sommes allés, ce fut réellement une manifestation de préoccupation et de solidarité avec Maritza, nous avons été très pacifiques, malgré tout, ils nous ont expulsés de 100 et Aldabó.».

Comme on peut déduire de la conversation que Dominguez a eu avec les deux colonels du DSE, c’est qu’ils veulent inculper Maritza Lugo pour des délits supposés d’«inciter au désordre public» et de «propagande ennemie». Egalement on a pu savoir que le procureur en exercice est madame Edelmira Pedriz, ennemie connue de la dissidente cubaine. « Cette accusation est absurde, c’est une aberration, parce qu’ils arrêtent Maritza le 23 décembre, comment vont-ils l’accuser d’un délit qu’elle est supposée avoir commis le 25?», s’est exclamé Dominguez.

Selon l’appréciation de Dominguez le DSE est en train de mener à bien une opération policière pour détruire complètement le PD30N. Marcos Lázaro Torres León, coordinateur national du PD30N, a dit à la CPI: «Nous sommes allés nous solidariser avec tous ceux qui sont arrêtés pour des causes politiques à 100 et Aldabó, particulièrement avec notre vice-présidente Maritza Lugo, et le 6 janvier nous sommes allés au siège du DSE pour nous préoccuper pour elle. Nous continuerons la vigile de la ferme Baraguá, et ferons autant d’actes de désobéissance civile qui seront nécessaires pour qu’ils libèrent Maritza Lugo».

«Ce qu’ils font avec Maritza Lugo au DSE c’est une forme de torture psychologique», a signalé Torres León et a ajouté: «Il y a à peine trois mois qu’elle est sortie de prison et depuis ce moment là elle a été arrêtée en dix occasions. Je demande au monde par cet intermédiaire qu’ils élèvent leur voix contre tant de mauvais traitements. Maritza Lugo est une femme, une femme courageuse qui défend les droits de l’homme et la démocratie.»

«Le gouvernement de Fidel Castro est un grand hypocrite», a dit Marcos Lázaro Torres León. «Pendant qu’il fait une grande campagne de propagande pour qu’on rende l’enfant naufragé Elián González Brotons, il enferme les dissidents et prive leurs enfants du droit sacré que ceux-ci ont d’être élevés avec leurs parents. Tel est le cas de Maritza Lugo et de son époux Rafael Ibarra», a conclu Torres León.


Traduction: Genevieve Tejera

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