CUBANET

17 février 2000



Les trois sanctuaires de Castro qui ne peuvent pas être privatisés


Mario J. Viera González, Cuba Voz

LA HAVANE, février – La réforme économique que le gouvernement de Cuba réalise est principalement dirigé à sauver le régime qui s'est implanté sur cette partie des Caraïbes. C'est un peu le retour au passé capitaliste, mais avec une conception d'un nouveau genre : celle du capitalisme contrôlé depuis les plus hautes sphères du pouvoir.

En suivant cette conception de néo-capitalisme ou capitalisme d'état, le gouvernement s'est ouvert vers les investisseurs étrangers qu'il reçoit comme associés dans une grand usine dont l'emblème commercial pourrait être : Cuba S.A.

Dans une espèce de néo-libéralisme d'Etat, l'une après l'autre, les entreprises auparavant nationalisées, passent au contrôle d'une société état - investisseur étranger. Il se s'agit pas de néo libéralisme pur. Non ! Cela sent mauvais. Le libéralisme c'est précisément la libération, non seulement des mécanismes du marché mais aussi des contrôles de la société. Et jusqu'à cela on ne peut pas aller.

Castro, sous prétexte de sauver ce qui reste de son système, recourt au capitalisme étranger et commence sa privatisation à moitié sans que lui importe en rien la définition léniniste de l'impérialisme comme en essence l'exportation des capitaux. Ceux qui exportent des capitaux vers Cuba son officiellement considérés comme des honnêtes chefs d'entreprises amis de Cuba. Par contre, ceux qui n'exportent pas leurs capitaux vers l'île forment partie de cette chose irréelle et infra humaine que sont les impérialistes.

L'entreprise téléphonique est déjà un consortium qui termine par S.A., aussi étranger à un système de socialisme absolu et orthodoxe. On parle déjà d'investissement de capital étranger dans l'industrie sucrière elle même. Tout peut être semi privatisé à Cuba, sauf trois sanctuaires intouchables de Castro : la presse, la télévision et l'enseignement.

L'enseignement a un rôle de très grande importance, et ainsi le gouvernement l'a assuré publiquement, dans la sphère politico-idéologique. Les enfants apprennent à aimer Castro de tout leur cœur et à l'acclamer, et à vouloir ressembler au Che. L'enseignement à Cuba est l'endoctrinement et la propagande pédagogiquement dosés.

Le monopole idéologique du puissant Parti Communiste de Cuba (PCC) seulement peut se soutenir si la presse, le journalisme, sont contrôlés par le gouvernement. La télé et la presse écrite complètent le travail que l'enseignement commence. C'est la continuité d'un même message mais par le contrôle des nouvelles classifiées en qui conviennent y ne conviennent pas politiquement, et par le moyen de l'éditorialisation constante de ses messages. Le journalisme n'est plus le gardien jaloux des intérêts de la communauté, pour se convertir en chien cerbère féroce de l'idéologie importée qui donne légitimité ou essaie de le faire l'état nouveau.

Il ne faut pas s'étonner de la fureur avec laquelle le gouvernement et ses journalistes salariés se montrent contre les quatre fous, qui en défiant l'hostilité et le harcèlement (de la part du Département de la Sûreté de l'Etat) ont eu le toupet de faire un journalisme indépendant qui fait concurrence à une presse totalement idéologisée, bâillonnée et subornée, comme celle que maintient le gouvernement contre le trésor public.

Annexionnistes, mercenaires, traîtres, sont les épithètes que reçoivent plus ou moins les membres du journalisme alternatif, et traités comme de vulgaires délinquants, ceux qu'il faut maintenir sous une surveillance constante. D'autre part, l'immense pouvoir de la télévision ne peut pas être partagé. La télévision a beaucoup d'impact. Pour cela la mention du nom de TV Marti les rend fous, une véritable agression contre la souveraineté nationale – comme les canons du système politico-idéologique cubain. Evidemment, si TV Marti envoyait son signal remplis de louanges envers le régime de Cuba, la chose serait bien différente, sans qu'il importe que l'on viole l'espace hertzien du pays.

Définitivement, même l'aqueduc et le transport urbain pourraient être semi privatisé à Cuba, en concubinage avec les étrangers qui savent que leurs capitaux ne sont pas menacés par des réclamations de salaire ni par des grèves, mais ne pourront jamais être objet de négociations ni la presse, ni la télé, ni l'enseignement. Le jour où ces trois sanctuaires passeront aux mains du privé, bien que seulement ce soit une petite partie, ce jour-la marquerait la veille de la disparition du système socialiste à Cuba.


Traduction: Genevieve Tejera

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