CUBANET

15 février 2000



Grève, salaires et trains


Ramon Humbero Colás, Cuba Press

LAS TUNAS, février – Le mot «grève » paraissait étranger aux Cubains, qui pendant plus de quarante ans n'ont pas eu l'occasion de réclamer leurs droits à travers cette arme de lutte puissante.

Malgré cela, les cheminots de la Raffinerie sucrière « Amancio Rodriguez », à Las Tunas viennent de mettre en scène une manifestation courageuse pour exiger le paiement du travail réalisé et qui leur était refusé d'une façon arbitraire.

La décision de tout l'équipage des locomotives d'Amancio est commentée comme était le fait le plus transcendant dans cette localité après le triomphe de la révolution.

L'exemple de cette action est considéré avec force et respect par le reste des travailleurs. Une prise de conscience est perçue parmi les sucriers avec cette première grève contre les choses arbitraires et la paie injuste auxquels sont soumis les ouvriers de ce secteur.

Avant 1959 les travailleurs de cette branche constituaient la classe ouvrière la plus grande du pays, aujourd'hui il semble qu'il en est toujours ainsi. Malgré tout, avec le triomphe du 1 janvier 59 un ensemble de mesures qui les favorisait a été éliminé. Le différentiel sucrier se détache comme l'acquis principal qui bénéficiait des milliers de personnes qui travaillaient dans ce secteur.

Depuis que les armées rebelles ont pris le pouvoir politique à Cuba cette zone importante de l'activité économique nationale a été déprimée de telle manière qu'aujourd'hui c'est une industrie en crise.

Procéder à une récolte coûte cher, les bénéfices sont minimes, les raffineries sont détruites, les champs n'apportent pas les rendements des années antérieures, des vastes extensions de canne sont perdues et y poussent le marabout, l'herbe – ennemie principale de la culture – qui s'approprie de grandes zones agricoles dédiées à la culture de la plante sucrée.

D'autre part, les travailleurs qui devaient se constituer dans le centre fondamental de l'industrie du sucre sont abandonnés au pire des sorts. Les salaires payés ne satisfont pas les nécessités de base des familles. Les conditions avec lesquelles ils réalisent leur travail quotidien ne sont pas adéquates. Les exigences sont chaque jour plus grandes. Les obligations de financier un syndicat qui seulement répond aux intérêts de l'Administration est une véritable offense dans cette masse de travailleurs, et a perdu la capacité de représenter ces travailleurs.

Les tribunes historiques qui se sont construites sur toute la longueur et la largeur du pays avant 1959, pour exiger des améliorations économiques le gouvernement actuel les a détruites. Les syndicats n'ont pas produit un seul leader après que le pouvoir de La Havane a pris les rênes du pouvoir.

Le syndicat, pour autant, est une institution officielle et n'offre aucun appui à personne. Le moins qu'il fasse est de défendre les travailleurs, leur œuvre principale c'est de convoquer la réalisation d'efforts surhumains dans la production en échange de rien. La grève qui a eu lieu à Amancio Rodriguez le 5 février de cette année comme conséquence de l'injustice que le système communiste impose aux ouvriers de ce secteur.

Les organisateurs de la grève ont agit en défiant l'autorité du régime et les mesures répressives possibles. En paralysant leur activité, les transporteurs ferroviaires l'ont fait sans être conscients qu'ils faisaient, pour la première fois en 41 ans, une grève. Oui, une grève, bien que cela paraisse étrange. L'industrie n'a pas produit de sucre pendant 12 heures, la grève massive et spontanée a pris par la surprise l'Administration de la raffinerie, qui déconcertée devant la ferme décision des grévistes ne savait pas quoi faire.

La majorité des travailleurs sont restes chez eux, ceux qui sont allés au travail se sont refusés à obéir aux exigences des autorités qui allaient rendre visite aux foyers des protagonistes de la protestation pour essayer de les faire rentrer au travail. La gestion a été infructueuse, la demande de ce qu'on les paie le total de ce qu'ils avaient travaillé pendant de longues journées avec un minimum de conditions constituait le motif de la grève.

La Sûreté de l'Etat (DSE) prenait part à l'affaire. Ce corps répressif n'était pas étranger à l'analyse qui dérive du comportement de ceux qui ont participé à la grève. « Le central s'est rempli de visages étrangers, cela est devenu vilain », a dit un ouvrier du Département de Trafic.

Cette raffinerie a besoin d'hommes comme Amancio Rodriguez et José Oviedo Chacon », a déclaré Luis Gonzalez Ramirez en se référant aux leaders sucriers de cette zone qui ont été assassinés en 1949 par des hommes armés à la solde du gouvernement d'alors, à cause de leurs réclamations pour de meilleurs salaires comme viennent de le faire les équipages de trains qui transportent la matière première à la raffinerie de Las Tunas.

Les cheminots de Amancio forment partie des Cubains qui pour leur dignité commencent à perdre leur crainte. L'obéissance aveugle que le système des communistes impose a cessé de peser sur ces travailleurs vaillants et humbles en disant : « Nous ne travaillons pas si auparavant nos demandes justes ne sont pas satisfaites ».

L'arrêt de travail réussi s'est terminé en une victoire complète. Cette grève est symptomatique, un problème social grave affecte la grande majorité des ouvriers de l'île. La manifestation est une preuve pour le gouvernement de ce dont est capable de faire les ouvriers du sucre lorsqu'on les oblige à accomplir un travail qui est peu éloigné de celui que les esclaves étaient obligés à faire.

Un challenge pour que se produise une politique qui n'affecte pas le travailleur est démontré de manière claire pour la réclamation des grévistes. Le 5 février 200 est et sera un jour historique, l'action peut se répéter dans n'importe quel endroit de Cuba parce que l'injustice se trouve dans les autres raffineries, dans les usines et aux champs, où se paie un salaire misérable qui à peine est suffisant pour manger pour deux semaines maximum. Ceux qui abrogent le droit de diriger le destin du peuple cubain doivent savoir que d'autres ouvriers peuvent faire la même chose, et mettre le système en une situation difficile pour les empreintes positives qu'elle laisse dans la conscience de la masse des ouvriers dans le pays ces actes de désobéissance.


Grève dans une raffinerie de Las Tunas / Berta Mexidor / Agence Liberté

Traduction: Genevieve Tejera

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