Main d'uvre bon marché
Milagros Beatón, APLO
SANTIAGO DE CUBA, décembre Une nouvelle récolte de café
a lieu à Cuba et comme d'habitude les élèves de secondaire
de base et de pré-universitaire grimpent dans les montagnes pour ramasser
le fruit qui doit apporter des richesses à l'économie nationale.
A Santiago de Cuba des enfants et des adolescents, depuis l'age de 11 ans,
abandonnent leurs foyers pour s'intégrer à des campements situés
dans des zones éloignées de la ville et plus proches des
plantations de café. Ils sont transportés vers ces endroits en
camions peu sûrs et par des chemins dangereux pour les loger dans des
immeubles dont les conditions ne sont pas favorables au logement d'êtres
humains, consomment une alimentation insuffisante et on leur fait faire une
double journée de travail qui n'est pas toujours faite parce que les
plantations de café se trouvent très éloignées des
lieux d'hébergement, ce qui représente pour les scolaires de
longues marches par des chemins étroits et glissants. Quelquefois ils
travaillent des journées sans arrêt où l'horaire du déjeuner
des enfants est affecté.
Pendant la récolte la plus grande partie du ramassage du café
est faite par les étudiants, ce qui constitue une source de main d'uvre
bon marché et sûre.
L'Etat, spécifiquement son Ministère de l'Education, interne
les élèves entre 30 et 45 jours et pour les stimuler offre à
chacun d'eux une paire de chaussures en toile, ainsi que l'aval nécessaire
pour pouvoir postérieurement avoir « droit » à suivre
une carrière universitaire ou s'inscrire dans une école
polytechnique.
Pour leur part, les parents se voient en situation difficile pour pouvoir
couvrir les frais, les voyages et, en plus, souffrent de la séparation
obligatoire de leurs enfants avec les conséquences négatives que
l'on sait que ceci peut générer.
Les bénéfices de la récolte de café sont considérables
mais seulement l'Etat cubain dispose des dividendes et ne reconnaît pas la
part qui correspond aux scolaires-travailleurs et ne les paie pas non plus pour
la valeur du travail réalisé. De la même façon, les
porte-paroles du gouvernement continuent à proclamer qu' « à
Cuba l'éducation est gratuite ».
Traduction: Genevieve Tejera
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